Louisa B., une des deux adolescentes radicalisées en fuite depuis vendredi, aurait entendu l’appel de sa mère et « laissé tomber sa copine » pour rentrer chez elle en Haute-Savoie.
Elle serait rentrée chez elle ce dimanche vers 16 heures, selon les déclarations de son père sur France 2. Louisa B. (16 ans), soupçonnée avec Israé A. (15 ans) de vouloir rejoindre la Syrie, avait fugué vendredi dernier vers 13 heures avec sa camarade. Samedi, la gendarmerie nationale avait lancé un appel à témoin pour tenter de les retrouver.
Selon les gendarmes, ces deux pensionnaires d’un lycée professionnel de Seynod, près d’Annecy, étaient « susceptibles de quitter le territoire national par tous les moyens, et d’utiliser de fausses identités ».
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— GendarmerieNationale (@Gendarmerie) 5 mars 2016
« Ma fille est juste en fugue c’est tout, ça n’a rien à voir avec une histoire d’intégristes (…) Nous sommes de simples musulmans, c’est tout. Nous ne sommes pas intégristes et ma fille non plus » a déclaré la mère de Louisa B. au micro de Europe 1. Et de s’adresser directement à son enfant : « Louisa, rentre à la maison, personne ne te fera rien du tout. Viens, rentre, on t’aime ». Louisa aura finalement entendu l’appel de sa mère.
Israé toujours en fuite
Israé est désormais seule en fuite. Déjà poursuivie pour radicalisation, elle avait déjà été placée en foyer, avec interdiction de sortie du territoire. « Il y a eu une rechute il n’y a pas longtemps et là, on a l’impression que ça recommence, a expliqué Nadia, la mère de la jeune fille au journal Le Parisien. Ils lui avaient mis dans la tête qu’elle devait partir aider les enfants en Syrie, pour servir une bonne cause. »
MAJ 6:45 – Nous avons appris vers minuit qu’Israé avait elle aussi regagné son domicile. Le parquet d’Annecy a confirmé l’information sans donner plus de précisions.
Selon Dounia Bouzar, du CPDSI (Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam), Israé venait de sortir de l’hôpital psychiatrique pour une « dépression de l’adolescence ». Elle est « fragile », « veut mourir » et il lui faut un lieu « cocoonant », « le réseau l’a récupérée ».
Fragiles psychologiquement, hyperconnectés, ces adolescents sont, toujours selon Dounia Bouzar, la cible idéale des « rabatteurs francophones qui individualisent l’offre pour toucher des jeunes différents (…) Ils font miroiter un mariage avec un héros qui se sacrifie pour sauver les enfants gazés par Bachar al-Assad ».
Plus d’un millier de français partis en Syrie et en Irak
Les chiffres officiels sur la radicalisation et le départ de jeunes français en Syrie et en Irak sont très alarmants. Selon le ministère de l’Intérieur, 867 adolescentes françaises ont déjà été signalées pour «radicalisation».
Sur les quelque mille jeunes actuellement suivis par le CPDSI (garçons et filles confondus), 70% ont moins de 20 ans et le plus âgé n’en a que 22. Chez les filles, les tentatives de départ peuvent commencer dès 12 ans, 15 ans pour les garçons.
Selon une source officielle, plus d’un millier de français se sont rendus en Syrie ou en Irak, dont près d’un tiers de femmes. Près de 600 s’y trouvent toujours et « 161 au moins » y sont morts.
*Image en une : huffingtonpost.fr
*Sources : yahoo.fr et libération.fr