La Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan, Human Rights Watch, a révélé que les femmes et fillettes afghanes, prétendument accusées de « crimes moraux », sont souvent forcées d’endurer d’invasifs — et scientifiquement douteux — « tests de virginité » par des docteurs gouvernementaux.
Dans un rapport publié le 29 février, le groupe des droits de l’homme montre que 48 des 53 femmes interrogées dans douze provinces en 2015, accusées d’adultère ou s’étant enfuies de leurs maisons, ont été soumises à des examens gynécologiques obligatoires, effectués par des fonctionnaires.
« Une forme de harcèlement sexuel »
La Commission explique que ces tests sont une forme de harcèlement sexuel, et une violation des droits de l’homme. Ils sont conduits sans le consentement de la victime. Le rapport indique aussi que la plupart des tests ont inclus des examens génitaux et anaux intrusifs effectués en présence de gardes masculins, et se rapprochant « souvent de la torture », avec des « effets et conséquences horribles ». Pourtant, dans un rapport de 2014, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère que ces examens « n’ont aucune validité scientifique ».
Contraire à la Constitution afghane
Si la Constitution afghane stipule qu’ « aucune loi ne peut être contraire aux croyances et dispositions de la religion sacrée de l’Islam », l’article 7 de cette dernière engage l’État à respecter la Charte des Nations unies et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Les premiers principes posés dans le texte sont par ailleurs ceux de l’égalité entre les hommes et les femmes. Depuis le renversement du régime des talibans par la coalition menée par les États-Unis en 2001, la condition des afghanes s’est largement améliorée.
Women & girls in #Afghanistan are subjected to invasive & humiliating virginal exams. https://t.co/OQCJ4C5BY3 pic.twitter.com/jMok28eHwb
— Edward Herbert (@ed_herbert) 1 mars 2016
Seulement, la société reste profondément conservatrice. La virginité de la femme et les signes censés l’établir revêtent une importance cruciale dans ce pays. La loi permet de faire condamner une femme s’il est prouvé qu’elle a eu des rapports sexuels avant le mariage, jusqu’à quinze ans de prison. 57% des femmes sont mariées de force avant l’âge de seize ans.
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© Photo à la Une : YANNIS BEHRAKIS / REUTERS.