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Afrique : le combat pour les faux médicaments

À l’heure où la Covid 19 fait frémir le monde, les vaccins commencent à être livrés en Afrique avec la crainte de voir des faux ou des vaccins périmés vendus sur le marché noir ou par des pharmaciens sans scrupule. Si l’Afrique a été moins touchée que le reste du monde, à l’exception notable de l’Afrique du Sud, elle n’a pas été épargnée.

Une alliance africaine contre un trafic de masse

covid 19 Cameroun

Tout a commencé au Bénin dont le port de Cotonou était une plaque tournant de la distribution des faux médicaments. Patrice Talon, Président franchement élu alors, a décidé de combattre ce fléau dès son élection en 2016. La tranquillité des trafiquants garantie par un système corrompu n’avait que trop duré avec des conséquences dramatiques sur la santé des habitants de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. En l’espace de quelques semaines, la police béninoise a annoncé des saisies record de plusieurs tonnes de médicaments trafiqués, de contrefaçons ou périmés. Cet élan, donné par le Bénin, a séduit l’ONU et notamment l’Organisation Mondiale de la Santé qui combat ce trafic partout dans le monde, mais plus spécifiquement en Afrique, car c’est le continent le plus touché par ce fléau. Au Cameroun, l’Ordre des pharmaciens se dit dépassé, car ils n’ont pas les moyens de détecter les faux médicaments, les circuits d’approvisionnement, et même l’exercice illégal de la profession de pharmacien… Cette problématique concerne tous les pays de l’Afrique de l’Ouest. Le Nigeria et la Côte d’Ivoire ont saisi plus de 800 tonnes de médicaments contrefaits, sans parler des importations illégales. L’inquiétude est évidemment de voir les trafiquants se rabattre sur les doses de vaccins périmés contre la Covid 19 ou la contrefaçon de ses doses. En plus des dangers pour la santé, l’opinion publique va se braquer et refusera de se faire vacciner parce qu’ils craindront de recevoir un faux vaccin, surtout que le système médical dans ses pays ne permet pas d’assurer la qualité et la conformité des médicaments comme le souligne l’Ordre des Médecins du Cameroun. Dans le monde, l’Organisation Mondiale de la Santé estime que 15% des médicaments sont contrefaits. On ne parle pas de criminel à l’échelle locale, mais de la mafia et de la pègre internationale qui profitent de la pauvrette et de la faiblesse d’une population.

Faux vaccins : un danger supplémentaire ?

On aimerait dire que le risque est limité, mais la semaine dernière Interpol a saisi un stock important de faux vaccins dans la ville du Cap en Afrique du Sud. On sait déjà que le continent asiatique est déjà touché par cette contrefaçon. Les vaccins sont réservés aux pays occidentaux et comme souvent l’Afrique est oubliée et doit compter sur la charité de quelques nations. Certains n’hésitent pas à acheter des produits en ligne. Les vaccins achetés sur des sites web ou sur le « darknet » ne sont pas vérifiés, ni testés et potentiellement dangereux, et les cybercriminels ne manquent pas. L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus touchés au monde et la cible des réseaux de contrefaçons. La fermeture de tous les lieux publics comme les casinos, restaurants, discothèques ou bars rajoute de la pauvreté dans des pays où les aides ne sont pas aussi généreuses qu’en Europe. La fermeture de tous les lieux qui reçoivent du public comme les restaurants, les discothèques ou les casinos rajoutent de la pauvreté dans des pays où les aides ne sont pas aussi généreuses qu’en Europe. C’est donc le terrain idéal pour écouler des stocks de vaccins anti-covid frauduleux. À l’heure actuelle, les vaccins périmés ne sortent pas du circuit, mais les autorités savent que s’il y a des réseaux pour les médicaments, il y en aura aussi pour les vaccins. Le risque est bien entendu pour la santé avec des conséquences qui pourraient aller jusqu’à la mort, mais le danger qui inquiète l’OMS s’est bien entendu la peur qu’ils pourraient générer dans la pollution. En effet, les cas de thrombose sont extrêmement minoritaires, mais beaucoup de personnes ne veulent pas prendre un risque aussi minime soit-il. Alors, on peut imaginer que si un stock de contrefaçons entraînait des morts alors qu’ils ont été injectées par des professionnels de la santé, la population sera plus que rétive.

La confiance dans la vaccination est un essentiel

L’idée d’avoir des usines de fabrication en Afrique commence à faire son chemin. Au lieu d’être dépendant, les pays africains pourraient s’allier afin d’atteindre l’indépendance. Si les chaînes de la colonisation ont été brisées, celle de la mondialisation et du capitalisme sont encore bien là. Si l’Afrique ne veut plus être la terre des escrocs du médicament, elle doit construire sa capacité de production et ainsi garantir à ses populations l’approvisionnement en médicament et en vaccin. En attendant, le vide est comblé par la mafia et la pègre.

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