Pascal Fauret (55 ans) et Bruno Odos (56 ans), les deux pilotes condamnés à 20 ans de prison pour trafic de drogue en République Dominicaine dans le cadre de l’affaire « Air cocaïne », ont été écroués ce lundi après avoir été entendus par le juge des libertés et de la détention (JLD).
Neuf jours après leur évasion rocambolesque de la République Dominicaine et leur retour en France, Pascal Fauret et Bruno Odos ont été écroués après avoir été entendus par le juge des libertés et de la détention dans le cadre d’un mandat d’amener, délivré par une juge d’instruction marseillaise. Un mandat d’arrêt international a également été lancé contre les deux pilotes par la République Dominicaine. Mais Paris a écarté l’hypothèse d’un renvoi des deux pilotes sur le territoire dominicain.
Les gendarmes s’étaient présentés tôt ce lundi matin au domicile de Pascal Fauret et Bruno Odos (respectivement dans la banlieue lyonnaise et dans l’Isère) munis d’un mandat d’amener de la juge Christine Saunier-Ruellan, qui enquête depuis février 2013 sur le volet français de l’affaire « Air cocaïne ». Les deux pilotes ont été placés en détention provisoire en attendant leur transfert à Marseille.
Sarkozy suspecté
Me Eric Dupont-Moretti, l’un des avocats des pilotes, s’est dit « scandalisé » par ces méthodes au micro de LCI. « Le mandat d’amener était inutile, c’est pour faire du spectacle », a-t-il déclaré. L’avocat a ajouté que les deux pilotes avaient « dit à la juge et ensuite publiquement qu’ils étaient disposés à se rendre à une convocation de la justice. » « Je suis révolté, je suis atterré. On avait demandé qu’on nous convoque mais il a fallu que les mauvaises habitudes l’emportent. »
Mais un volet nouveau de l’enquête vient s’ajouter. Selon un article du JDD paru le 31 octobre, la juge d’instruction marseillaise a enquêté sur les trois vols affrétés auprès de la société SN-THS (SN Trans hélicoptère services) pour le compte de Nicolas Sarkozy, par la société de son ami Stéphane Courbit. La juge a également opéré une géolocalisation du téléphone de l’ancien chef d’Etat et s’est penchée sur les factures détaillées de ses communications.
La juge a ainsi fait un parallèle entre l’arrestation des deux pilotes et la géolocalisation du téléphone de Sarkozy. L’avocat de l’ancien président de la République, Thierry Herzog, a aussitôt demandé des « explications » au Gouvernement au sujet des informations sur la géolocalisation du téléphone de M. Sarkozy. Ce volet de l’enquête, portant sur des faits présumés d’abus de biens sociaux, a été confié ce lundi au parquet financier de Paris.