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Algérie : après Bouteflika, le peuple s’attaque au système

Une bataille mais pas la guerre. Deux mois de manifestations auront suffi à obtenir la démission d’Abdelaziz Bouteflika ce mardi 2 avril. Après vingt ans au pouvoir, il ne briguera donc pas un cinquième mandat. Pour son septième vendredi  de protestation, le peuple algérien change donc son cheval de bataille, et s’attaque cette fois au système.

C’est à l’annonce d’un cinquième mandat de l’homme de 81 ans que le mouvement populaire  est né. Pour tous, la présidence du natif d’Oujda au Maroc arrive logiquement à son terme. En 2014, il est élu avec 81,2% des voix alors qu’il est absent de la campagne, au point d’être surnommé « le candidat fantôme« . Victime d’un accident cardio-vasculaire en 2013, des rumeurs le disent mort. Il a signé son mandat en fauteuil roulant, pendant que son opposant Alis Benflis se plaignait d’une fraude. Tout comme lors de sa première élection en 1999.

Si le rôle du peuple est indéniable, croire que lui seul a provoqué la démission de celui qui se voyait président à vie reste très utopique et naïf. C’est en réalité un  putsch de l’armée qui veut sauver le système. C’est un fidèle du dictateur, le général Ahmed Gaed Salah qui a demandé que le président Bouteflika soit déclaré inapte à diriger le pays.

Un départ illusoire !

Pour libération, l’écrivain Karim Arouche écrit : « Bouteflika n’était qu’une pièce rouillée dans un engrenage en panne depuis 1962. Dégager uniquement «le roi» ne suffit pas pour réformer «le royaume» »

Le fait que l’homme n’a plus le panache pour tenir son poste est donc connu de tous. Cela en dépit de nombreuses opérations de communication prônant le contraire. Comme souvent, on soupçonne la famille et les proches de s’accrocher au pouvoir en y maintenant l’ancien membre du FLN.

Problème majeur, c’est à eux que la constitution laisse gérer l’intérim en attente des prochaines élections. Dans l’ombre de Bouteflika se cache un triumvirat destiné à reprendre le pouvoir, si il ne l’avait pas déjà. L’objectif est donc clair, chasser les « 3B » : Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bedoui, trois hommes-clés à la tête du dit processus d’intérim.

Roulez jeunesse

L’élan démocratique qui touche le pays Nord-Africain est clairement issu de la jeunesse frustrée de n’avoir connu qu’un dirigeant depuis sa naissance. Mais pas que. Il faut dire qu’un algérien sur deux à moins de 25 ans, avec 29,1% de chômeurs chez les moins de 24 ans, en septembre 2018. Un mouvement anonyme bien aidé par les réseaux sociaux.

À l’image de la Slovaquie dont nous parlions récemment, le pays est gangrené par la corruption et la fraude. Fait porteur d’espoir, le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) qui choisissait les présidents depuis l’indépendance de 62 n’existe plus depuis 2015;

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