Il y a marqué « vu » mais pas de réponse . 3 partages, 87 likes et un mot-dièse. Pouvons-nous vraiment être serein sur internet?
Cet article est parti de la mise en ligne d’une bande annonce, sur un sujet qui fait de plus en plus parler de lui : L’homme, son Moi (moi! moi! moi!), et Internet .
« discover how little you know. About the people you think you know »
Le 17 octobre prochain le film Men, Women, and Children, de Jason Reitman, sortira en salle. Adapté du roman éponyme de Chad Kultegen, l’histoire traite de l’impact des réseaux sociaux sur la vie de ses utilisateurs.
Pas de voix. Pas de parole. Que des bulles de discussions en ligne. Muette, la bande annonce réussit son pari : intrigué, on termine ces 2m12 de visionnage avec un goût amer coincé dans la gorge et un léger sentiment de mal être.
Mais prudence.. Prendre l’angle de Internet VS Realité, c’est un choix facile, mais qui reste audacieux quant à sa réalisation. Le risque c’est de tomber dans un cliché qui pourrait se résumer à la simple phrase « les réseaux sociaux c’est mal, il faut tout arrêter, regardez comme on est tous malheureux ».
Bonjour Tristesse :
Cette notion de malheur, et de souffrance on la retrouve souvent dans les travaux des artistes qui décident de se pencher sur la question d’Internet.
Il y a quelques mois c’était la vidéo look up qui avait fait le buzz sur la toile :
‘Look Up’ is a lesson taught to us through a love story, in a world where we continue to find ways to make it easier for us to connect with one another, but always results in us spending more time alone. »
« Levez les yeux est une leçon de vie qui nous est apprise au travers d’une histoire d’amour, dans un monde où l’on n’arrête plus de trouver de nouveaux moyens de faciliter la connexion avec autrui, mais où l’on finit toujours par passer plus de temps seul avec nous même »
« Parlez vous les uns aux autres », « Vous êtes seuls », « Où va-t’on ? », « Sortez dehors et allez vivre »
Un peu trop niaise à mon goût, selon moi cette vidéo avait trop misé sur le pathétique, pour véritablement éveiller la réflexion de ses spectateurs. 45 874 532 de vues. Ca fait beaucoup de personnes. Traduite dans plusieurs langues, Look Up a parcouru la planète, et pourtant… en réaction on ne pouvait lire que des lamentations face aux nouvelles technologies, réactions paradoxalement communiquées via les réseaux sociaux, et surtout jamais matérialisées par des actions concrètes.
Emotions en ligne : synonyme d’illusion?
70 % d’une conversation ne passe pas par les mots. Qu’est ce que cela veut dire? Un regard, un geste, une odeur, la position dont vous vous tenez, le timbre de votre voix, la cadence de vos mots, les intonations, les lèvements de sourcil, la crispation de votre poing, le battement de votre cœur etc.. Tout ça : c’est l’essence de ce que vous dites.
N’avez vous jamais ressenti ça avec quelqu’un? : ne pas parler pendant des heures, juste être à côté l’un de l’autre, présence contre présence. Dans ces moments pas besoin de mettre une légende pour expliquer ce qui se passe. Alors forcément quand on vit ça et qu’en parallèle on poste un « MDR » sur 9gag , sans avoir vraiment pris la peine de sourire : ça met mal à l’aise. Ca sonne faux.
Voilà peut-être pourquoi partout on martèle que le monde va mal, et que derrières les photos pailletées d’Instagram ce sont en faits des esprit vides, animés par une dépression latente. Pris entre deux monde, on tâtonne encore à traduire pleinement ces 70%…
Cette vidéo de Suricate, aborde avec une certaine finesse le thème du rire sur internet.
Liberté j’écris ton nom : Internet et le pouvoir d’agir selon sa volonté.
Qui n’a jamais rêvé d’un endroit où il n’y a plus de limites, de règles, de barrières, un lieu où l’on peut être qui l’on veut, faire ce que l’on veut, quand on le veut ?
L’absence de législation sur internet est la confirmation, que la toile.. en somme, c’est l’anarchie : l’absence d’autorité. Et qu’est ce que ça fait du bien ! Tu m’étonnes que ça cartonne, avec le web plus besoin d’assumer son quotidien, d’affronter la vie et ses difficultés puisque, en ligne, se trouve un échappatoire presque magique qui nous aide à décompresser. On peut s’y perdre pendant des heures, et même ressentir des choses.
SEXE, HUMOUR et DRAME : les topics qui marchent du feu de Dieu
Il suffit de regarder les « buzz » de la semaine pour vite faire la synthèse.
Puisque c’est en ligne, et qu’on ne peut pas jouer de l’environnement pour faire ressentir à autrui : on a synthétisé les moyens de communication à des thèmes larges qui présentent l’avantage de provoquer, en chacun de nous, plusieurs degrés d’émotions.
Même par cette vidéo, qui décrie (ici du verbe décrier) la solitude qu’on peut trouver derrière une photo de profil ou un statut qui buzz, on constate que le réalisateur tire sur des cordes sensibles et c’est pour ça que ça marche.
Les internautes condamnés à la catharsis ?
Parfois j’ai l’impression qu’Internet c’est juste un énorme mixing-bowl d’hypersensibilité, où, parce que c’était le seul moyen de dépasser la séparation de l’écran, on a pris l’habitude de discuter les uns avec les autres en souhaitant toujours provoquer une émotion forte : rire, pitié, plaisir, compassion, envie, jalousie, colère, désir, amertume, excitation, impatience etc…
Je terminerai ce texte par la question qui l’a introduit : Avez vous déjà été serein sur la toile? Autrement dit : ni passion, ni angoisse, juste le calme.
Cet article est une piste de réflexion, les réactions sont les bienvenues, je ne revendique en rien avoir trouvé une quelconque vérité absolue, bien, bien au contraire.