« Salut bande de salopes » ! La formule largement connue depuis les Tutos du Studio Bagel s’est propagée jusque dans la politique. Chez Allons Enfants, un parti de jeunes, on explique son programme politique en tutos cuisine. Sous forme de vidéos courtes filmées en vue zénithale, les recettes sont ensuite publiées sur leur page Facebook. Pour en savoir plus, Radio VL a interviewé leur fondateur, Pierre Cazeneuve.
Radio VL : Quel est le but de ces tutos ?
Pierre Cazeneuve : Ils présentent nos dix mesures phares pour les élections législatives de 2017. Allons Enfants présente un programme national. L’idée est de remettre un peu de pédagogie en politique. Nous, on s’adresse à un public jeune sur des questions pas forcément évidentes. Les tutos en vidéos nous permettent d’avoir quelque chose d’assez simple, un peu didactique qui rende le programme plus accessible. On touche beaucoup plus de monde qu’avec un document PDF !
RVL : Pourquoi avoir choisi un thème culinaire ?
P.C. : On a choisi la cuisine parce que c’est un format propice : il y a toutes les étapes qui correspondent à notre façon de raisonner : la première, c’est le grammage, la récolte des ingrédients. Après, on a les différentes étapes de préparation, qui sont en fait les solutions qu’on peut apporter. Et le plat final, c’est notre résultat, ce vers quoi on va tendre. En plus, ça nous permet de surfer sur la popularité des programmes de cuisine, là où la politique peut apparaitre comme un domaine très chiant. On sait qu’on n’est pas exhaustif : un programme écrit viendra après, qui ira plus en profondeur, dans le détail de nos propositions. Ca sortira début avril.
RVL : Quelles sont les mesures notables parmi les dix qu’Allons Enfants propose en tutos ?
P.C. : On veut supprimer les départements, c’est ce qu’on montre dans notre recette avec le mille-feuilles. Il y aussi la refondation de l’Europe, pour qu’elle porte de grands projets économiques issus d’une coopération entre les Etats, c’est l’exemple de la salade de fruits. Et puis il y a la lutte contre le vieillissement de la classe politique, c’est la vidéo avec le cheesecake. Dans ce domaine, le constat est dur : il n’y a qu’une jeune à l’Assemblée nationale, et elle est frontiste… Nous les jeunes, on représente 10% de la population, c’est pas normal qu’on ait 0,1% des élus au total en France !
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RVL : Justement en parlant de classe politique âgée, quelle est l’ambition d’Allons Enfants lors des prochaines élections législatives ?
P.C. : Notre projet, c’est de propulser des candidats jeunes pour les prochaines élections législatives. Pour l’instant, déjà soixante-dix personnes ont donné leur accord, on espère arriver à cent. Après, on est lucide, si un seul arrive à l’Assemblée nationale, c’est déjà une victoire, ça suffit pour mettre un grand coup dans la fourmilière. Quand on prouve que un c’est possible, il n’y a plus de barrières après.
RVL : Pourquoi être passé d’un projet local à un projet national ?
P.C. : On s’est rendu compte que notre message, c’est-à-dire la dénonciation de l’immobilisme, l’absurdité du clivage gauche-droite, l’absence de jeunes en politique… était très vrai au niveau local, mais qu’on retrouvait toutes ces revendications au niveau national. Mais le but fondamental d’Allons Enfants, ça reste les élections municipales, celles de 2020. On croit vraiment que pour renouer les jeunes avec la politique, la ville est la clé. C’est la seule figure qui tient encore en politique. Clairement, les législatives serviront surtout à nous à diffuser à notre message national pour préparer 2020.
Crédit photo à la Une : Allons Enfants