L’allemande Angélique Kerber a remporté ce samedi à Melbourne l’Open d’Australie en battant en finale la n°1 mondiale Serena Williams (6-4, 3-6, 6-4). Si sa première victoire en Grand Chelem constitue une surprise, elle est surtout le fruit du travail et de prises de conscience durant le tournoi.
« Crazy ! » Ce mot anglais revenait souvent dans la bouche d’Angélique Kerber, interrogée juste après sa victoire sur Serena Williams en finale de l’Open d’Australie. En effet, peu de monde aurait misé sur une victoire finale de l’allemande à Melbourne. Qui plus est en battant la n°1 mondiale Serena Williams, vainqueur de 21 Grand Chelems en carrière et en quête du record de Steffi Graff (22 Grand Chelems gagnés en carrière).
Mais quand on y pense, cette victoire n’est pas si surprenante que cela. Depuis trois ans, la native de Brême était une valeur sûre du tennis féminin mondial. De 2012 à 2015, elle n’a pas quitté un seul jour le TOP 10 du classement WTA. Cette belle régularité au très haut niveau a été mise à mal justement au cours de l’année 2015, où elle est sortie de ce Top 10 durant huit mois. Mais Angélique Kerber a toujours su se relever des moments difficiles.
Un premier déclic à New York en 2011
Le premier déclic a eu lieu lors de l’année 2011. « Le plus dur, c’était en 2011, avec onze défaites au premier tour, a-t-elle dit après sa victoire ce samedi à la Rod Laver Arena de Melbourne. Puis j’ai fait cette demi-finale à l’US Open en septembre (2011), et ça a commencé. Ça a joué un rôle de déclic. »
Après ce premier déclic, Kerber s’est donc fait une place durable dans le top de la hiérarchie mondiale. La gauchère aux cheveux d’or réalise quelques bons parcours lors des tournois du Grand Chelem : 1/4 de finale à Roland Garros (battue par Sara Errani) et 1/2 finales à Wimbledon (battue par A.Radwanska) en 2012. Puis un autre 1/4 de finale deux ans plus tard, toujours à Wimbledon (battue par Eugénie Bouchard).
Open d’Australie 2016 : la révélation
Mais la joueuse n’a pas encore l’étoffe d’une vainqueur de Grand Chelems. 2015 est une année décevante, malgré quatre tournois WTA Premier remportés (Charleston, Stuttgart, Birmingham et Stanford). En janvier, elle est éliminée au 1er tour de l’Open Australie (ce même tournoi qu’elle vient de gagner ce samedi) par la Roumaine Irina-Camelia Begu. A Roland Garros et Wimbledon, elle bloque au 3ème tour, battue à chaque fois par l’Espagnole Garbine Muguruza.
Mais l’année 2016 verra la renaissance de l’Allemande. Au 1er tour de « l’Aussie Open », elle s’en sort miraculeusement face à la Japonaise Misaki Doi, en sauvant une balle de match au 2ème set (6-7(4), 7-6(6), 6-3). « A partir de ce moment-là, je m’étais dit que je n’avais plus rien à perdre et j’ai pris tour par tour. C’était une seconde chance et j’ai su la prendre ».
Plus personne ne lui résistera alors, pas même la légende Serena Williams en finale. « Je m’accrochais au fait que je l’avais battue une fois, à Cincinnati (en 2012) mais je savais qu’elle n’allait pas me donner ce match (…) je tenais absolument à montrer que je savais jouer, que je pouvais la battre. »
Finalement, cette quinzaine sous le soleil parfois brûlant de Melbourne aura été une révélation pour cette joueuse âgée de 28 ans depuis le 18 janvier. « La partie mentale est très importante en tennis, vous devez être relax et croire en vous. C’est la principale chose que j’ai apprise pendant ces deux semaines. Vous devez avoir conscience que vous aurez des moments durs mais vous devez y croire. »
Grâce à cette victoire, Angélique Kerber sera classée 2ème au classement WTA, juste derrière… Serena Williams.
*Image en Une : tempsreel.nouvelobs.com