Thibauld Quirion, membre du Club UDI Argentine, a accepté de répondre à quelques questions concernant l’actualité consulaire et entrepreneuriale.
1/ Quel regard portez-vous sur la participation et les résultats aux élections consulaires ?
Thibauld Quirion: Je n’ai pas les chiffres de participation aux élections consulaires pour l’ensemble des circonscriptions, mais ici en Argentine, le taux de participation a été de 14,5 %, ce qui reste faible mais conforme aux taux de participations habituels pour des élections de ce type à l’étranger. Il faut noter que plus de 40% des votes ont été fait par Internet ce qui montre que cette modalité de vote est valable et appréciée. Pour les européennes qui ont eu lieu le même jour, la participation a à peine été de 9%, mais le vote par Internet n’était pas proposé. Comment peut-on expliquer un taux de participation de seulement 14,5% ? Il y a à cela plusieurs raisons, tout d’abord, il n’y a eu, pour l’Argentine, qu’un seul lieu de vote, Buenos Aires, au regard de l’immensité du pays. Ensuite, beaucoup de nos compatriotes dans le pays se sentent mieux intégrés à la culture argentine qu’à la française, cela se ressent d’ailleurs particulièrement par la très (trop) faible participation aux européennes. Enfin, les élections consulaires sont un nouveau suffrage dont les modalités n’ont été connues que très tardivement et pour laquelle toute la campagne et la diffusion d’information ont utilisé Internet et le courriel plutôt que les traditionnels supports en papier.
Il convient de rappeler les résultats pour la circonscription d’Argentine : Liste UMP-UFE, 2 conseillers consulaires élus (41,4% des voix) ; Liste ADFE, 1 conseiller consulaire élu (31,8%) ; Liste UDI, 1 conseiller consulaire élu (16,1%) ; Liste Génération, pas de conseiller élu (10,7%)
Au vu de ces résultats, nous sommes heureux de voir que la démocratie est la grande gagnante, sur 4 listes présentées, 3 ont eu au moins un siège de conseiller consulaire. Le résultat de notre liste centriste ayant l’investiture de l’UDI est excellent puisque le candidat tête de liste, Michel MENINI, est élu, avec un peu plus de 16% des voix. D’ailleurs si on prend l’Amérique Latine dans sa globalité, l’UDI recueille 3 postes de conseillers consulaires (Argentine, Colombie, Equateur) se posant ainsi en véritable alternative à la droite traditionnelle. C’est la victoire du renouveau et, nous le pensons, de la jeunesse après une intense campagne sur les réseaux sociaux.
Ce que nous voulons maintenant c’est poursuivre cet élan de réactivité en nous attelant dès maintenant à la tâche. Nous commençons les permanences au consulat dès cette semaine et démarrerons les travaux sur la mise en place d’un réseau pour l’emploi dans la foulée.
2/ Seriez-vous favorable au déploiement d’un concept de BABY ENTREPRISE dans les lycées français à l’étranger, destiné à apprendre aux jeunes sur un projet d’un semestre à penser et monter un projet entrepreneurial individuel ou collectif (statuts simplifiés, business plan simplifié, etc…) ?
Thibauld Quirion: C’est un concept que je connais très bien et que j’appuie pour avoir moi-même été président de la Junior-Entreprise de mon école d’ingénieur, l’ESTP (Ecole Spéciale des Travaux Publics). Il est tout à fait sain d’œuvrer dans ce sens car c’est par l’expérience que l’on apprend le mieux. On peut imaginer 2 formes de fonctionnement en parallèle ; travailler sur des portions de projets proposées par des entreprises et développer des idées apportées par les lycéens eux même avec l’appui d’entrepreneurs français.
3/ Que pensez-vous de l’expérimentation d’une OVERSEAS YOUTH BANK : structure bancaire dédiée aux jeunes expats français ?
Thibauld Quirion: Aujourd’hui c’est un peu le rôle de la nouvellement créée Banque Publique d’Investissement (BPI) à ceci près que les entreprises qui la sollicitent pour leur internationalisation doivent avoir été créées en France. Il est d’ailleurs logique que l’Etat français appuie des projets qui d’abord ont un intérêt pour la France. Si une structure financière particulière visant à aider des expatriés français devait utiliser des fonds publics, il faudrait évaluer l’apport du projet à la France avant de le financer. Si maintenant on parle d’une structure privée, on peut facilement imaginer un déploiement international rapide à destination des jeunes entrepreneurs français. Pour l’avoir expérimenté dans plusieurs pays, lors de la création d’entreprises à l’étranger on se heurte encore plus qu’en France au problème de financement par les banques car, d’abord, on est étranger dans le pays hôte. Si un organisme permettait un financement plus aisé des projets de création français overseas, en se garantissant sur des actifs détenus sur le territoire national, par exemple, je suis convaincu que le succès serait au rendez-vous. D’ailleurs, plusieurs grandes banques françaises accompagnent leurs clients PME de cette manière et ont parfois recours à des consultants privés dans le pays cible pour valider une idée avant d’investir. D’autres ont même des structures locales, comme PRAMEX aux Etats Unis par exemple ou le Crédit Agricole au Brésil. C’est bien la preuve que le concept est viable. Resterait à le coordonner avec l’Etat et à le déployer à l’échelle mondiale.