Une attaque au coeur de la capitale de l’Afghanistan fait huit morts et une vingtaine de blessés. Un véhicule piégé a explosé près du domicile du ministre de la Défense Bismillah Mohammadi.
C’est la première attaque d’ampleur revendiquée par les talibans depuis plusieurs mois. Ces derniers avaient signé un accord de paix en février 2020 à Doha avec Washington. Les Etats-Unis s’étaient alors engagés à retirer leurs troupes d’Afghanistan. Mais mardi 3 aout deux grosses explosions se sont faites entendre à Kaboul. Les assaillants avaient pour cible le domicile du ministre de la Défense afghane. Après avoir fait exploser une voiture kamikaze, des hommes en armes ont pénétré à pied dans la maison de ce dernier.
5 heures de combats
Pour en venir à bout, les forces gouvernementales ont combattu pendant cinq heures. Le ministre a finalement été secouru, il est sain et sauf. Les terroristes ont quant à eux été tous tués lors de la riposte. Le ministre de la Défense à déclaré suite à l’attentat : « Ce soir, des terroristes ont mené une attaque-suicide contre ma maison. Grâce à Dieu, cet incident n’a pas fait de dégâts contre moi ou ma famille ». Ce dramatique évènement a poussé des habitants de la ville à descendre dans la rue afin de soutenir le gouvernement en place. Un appel à la mobilisation avait été lancé sur les réseaux sociaux.
Ces attaques s’inscrivent dans un climat extrêmement tendu. Depuis le départ des forces armées étrangères du pays, les talibans reprennent peu à peu des territoires et donc du pouvoir. Pour reprendre la situation en main, le gouvernement afghan a mené une contre-attaque à Lashkar Gag, la capitale de la province du Helmand. Le porte parole du Ministère de la Défense indique sur son compte Twitter : « L’opération est menée lentement et avec précaution, car les Taliban se servent des maisons des gens comme refuge et des civils comme bouclier ».
Mobilisation internationale
L’Union Européenne demande aujourd’hui « un cessez-le-feu urgent, complet et permanent en Afghanistan ». Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell condamne dans un communiqué « l’offensive militaire des Taliban est en contradiction directe avec leur engagement à un règlement négocié du conflit et au processus de paix de Doha ».
De son côté l’ONU craint pour les civils et le système hospitalier du pays. « Les hôpitaux et les travailleurs de la santé sont submergés » déclare son porte-parole. Malgré les demandes formelles de retour au calme lancées par la communauté internationale, les talibans progressent dans leur ambition de retour au pouvoir. Pour rappel, ils gouvernaient le pays entre 1996 et 2001 et imposaient un régime islamique ultra-rigoriste.