Manuel Valls a évoqué ce jeudi devant l’Assemblée nationale le risque d’attaques à l’arme chimique et bactériologique par les terroristes. Lors d’un arrêté public publié samedi, le gouvernement autorise la pharmacie des armées à délivrer un antidote aux armes chimiques à des services d’urgence civils en France.
« Il ne faut aujourd’hui rien exclure. Je le dis avec les précautions qui s’imposent. » Le premier ministre Manuel Valls l’a clairement fait savoir ce jeudi à l’Assemblée. Le risque d’attaques à l’arme chimique et bactériologique par les terroristes existe.
« Cette guerre nouvelle reste une guerre planifiée menée par une armée criminelle. Ce qui est nouveau ce sont les modes opératoires, les façons de frapper, de tuer, qui évoluent sans cesse », a-t-il expliqué, alors que le Président de la république a décidé de prolonger l’état d’urgence de trois mois.
Pour parer ce danger, le Gouvernement a publié samedi un arrêté dans le Journal officiel. Cet arrêté autorise la pharmacie des armées à distribuer un antidote aux armes chimiques à des services d’urgence civils en France. Cet antidote s’appelle le sulfate d’atropine. Cette substance anti-produits neurotoxiques est utilisé contre les effets des armes chimiques, comme le gaz moutarde ou le gaz Sarin.
Daesh soupçonné d’utiliser des armes chimiques en Irak et en Syrie
Si le Premier ministre s’est montré aussi craintif, c’est parce que Daesh aurait déjà utilisé ce genre d’armes en Syrie et en Irak, contre les groupes rebelles armés qui combattent contre le régime de Bachar al Assad. L’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’Homme) avait lui aussi signalé ce genre d’attaques en juillet dernier, dans le nord-est de la Syrie.
Olivier Lepick, historien des armes chimiques, a réagi à cette annonce. « Manuel Valls a raison, il faut se préparer à toute éventualité« , a-t-il dit. « Le téléscopage entre l’arrêté sur le sulfate d’atropine, un antidote, avec les attentats de vendredi ont peut-être un petit peu exagéré la menace, ajoute-il néanmoins. Aujourd’hui rien n’indique, y compris au sein des services de renseignement, qu’un tel attentat soit en préparation sur le territoire français. »
La Fédération nationale des sapeurs pompiers a voulu se montrer rassurante et a déclaré que « L’Etat et les Français peuvent compter sur les sapeurs-pompiers et leurs moyens humains et matériels. »
Face aux risques #nrbc, l’état et les français peuvent compter sur les sapeurs-pompiers et leurs moyens humains et matériels.
— Pompiers de France (@Pompiersfr) 19 Novembre 2015