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Au Maroc la liberté des femmes ce n’est pas encore ça

Le 1er avril dernier, le gouvernement marocain a rendu public le projet de réforme du code pénal. Une vingtaine de jours plus tard les réseaux sociaux s’enflamment, les marocains sont indignés quant au résultat de ces amendements.

Le projet de réforme du code pénale embrase les marocains. Ce texte, inchangé depuis 1958, ne promet rien de nouveau et aucune amélioration concernant les conditions humaines et sociales. Selon le journal marocain Au fait, tous les articles du projet de réforme du code pénal peuvent être modifiés sauf ceux concernant « la pénalisation des rapports sexuels en dehors du mariage et la rupture publique du jeûne pendant le mois de ramadan. »

 Le Maroc n’échappe pas à l’évolution des mœurs et les habitants, faces aux libertés acquises dans les pays voisins espèrent les mêmes résultats ce qui les entraîne à en demander autant à leur nation. Les jeunes reprochent au gouvernement d’écrire des textes « moyenâgeux », « régressifs », « liberticides », « passéistes » ou encore « rétrogrades. » Mais le Maroc n’en ait pas encore à la démocratie. Les hommes au pouvoir se servent d’ailleurs de la religion comme excuse mais dans ce pays en pleine évolution, la religion perd du poids et de la crédibilité face aux problèmes que rencontrent des femmes violées, brutalisées ou séquestrées.

Rappelons qu’au Maroc un homme ne peut être jugé pour viol ou sévices faits aux femmes si celles-ci se marient avec leur agresseur. Les membres de la famille de la fille ayant souvent honte de cette agression préfèrent la marier plutôt que subir les regards accusateurs de leurs voisins. Cela entraîne de grandes dérives, comme le cas d’Amina Filali en 2012. Nos confrères de Courrier International racontent qu’une jeune mineure s’est faite violée et a été contrainte par ses parents d’épouser son violeur (qui n’a pas été jugé). Ne supportant pas la douleur perpétuelle qui hantait ses jours, la jeune fille s’est suicidée. Ainsi, le violeur n’a jamais été arrêté et ne risque rien et les parents d’Amina ont peut-être perdu leur fille mais au moins ils n’auront pas le poids de la honte à supporter – à moins qu’ils aient honte de l’avoir menée au suicide.

La contestation des marocains sur les réseaux sociaux concernant les libertés humaines prend une teinte de printemps arabe. C’est peut-être la continuité de la révolte d’un peuple qui ne souhaite que l’assouplissement, la liberté et la progression des valeurs de son pays.

 

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