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Au chômage ? Devenez bourreau en Arabie Saoudite

YASSER AL-ZAYYAT/AFP

L’Arabie Saoudite cherche huit bourreaux, afin de palier à l’augmentation de ses condamnations à mort. Les bourreaux seront, sans qualifications exigées, en charge des exécutions, amputations et coups de fouets.

L’Arabie Saoudite est le troisième pays au monde exécutant le plus de personnes. Après une triste année record en 2007 (143 condamnations à mort), le rythme c’était ralenti entre 2008 et 2014, avec une moyenne annuelle de 77 condamnations comptabilisées par Amnesty International. Ces chiffres doivent être revus à la hausse, compte tenu de la difficulté de ce travail de recherche. Depuis janvier 2015, 84 exécutions ont été effectives, soit presque autant sur quatre mois que sur toute l’année 2014. La plupart des condamnations le sont pour meurtre, mais aussi pour trafic de drogue. La nationalité des condamnés varie : en 2014, 40% des exécutés étaient d’origine étrangère.

Une application stricte de la Charia

L’Etat justifie la peine de mort par la volonté d’ « appliquer la loi de Dieu contre tous ceux qui attaquent les innocents, font verser le sang et provoquent la honte », comme le déclare le ministère de l’intérieur en Février après la condamnation de deux saoudiens suite au rapt et au viol d’une fillette.
L’Arabie Saoudite applique la Charia (loi islamiste) : les bourreaux auront donc la fonction de « fonctionnaire religieux ». Le meurtre, le trafic de drogue mais aussi le viol, braquage armé, la sorcellerie et l’apostasie (le fait de renoncer publiquement à l’Islam). Les condamnations à mort se font le plus souvent par décapitation, tire de balles (pour les femmes) ou encore lapidation pour les cas d’adultère.

Une comparaison possible avec l’Etat Islamique

Le site Middle East Eye a comparé les peines de morts prévues par l’Etat Islamique et par l’Arabie Saoudite : le blasphème, l’homosexualité, le meurtre, l’adultère et le vol sont condamnables de peine capitale. Matthieu Guidère analyse ces similitudes dans une interview au magasine Le Point par la même application Pénal de l’Islam, à travers la Charia. Les deux se distinguent par « leurs relations aux minorités (tolérées en Arabie saoudite), leurs liens avec les Occidentaux (considérés comme des mécréants par l’EI) et le statut des femmes (qui bénéficient en Arabie saoudite de certains droits – travailler ou voyager seules – à condition d’obtenir l’aval de leur « tuteur » masculin). »

L’Arabie Saoudite est souvent ciblée par des rapports internationaux qui condamnent sa politique judiciaire. Notamment l’intransigeance et la sévérité face aux femmes, homosexuels et immigrés, qui composent un quart de la population saoudienne. L’inégalité des procès est aussi pointée : torture et absence d’avocat sont monnaies courantes.

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