Avigdor Lieberman, homme politique ultranationaliste israélien, doit être investi de ses fonctions de ministre de la Défense aujourd’hui. Lieberman rejoint donc la coalition menée par le Premier ministre Benyamin Netanyahou (Parti Likoud, droite), une décision qui inquiète à tous niveaux.
Avidgor Lieberman a été nominé dans la nuit de dimanche à lundi pour récupérer le poste de ministre de la Défense en Israël après de longues discussions commencées il y a déjà plusieurs semaines. Ce matin, le Conseil des ministres a approuvé sa nomination à l’unanimité. Il devient ainsi le numéro 2 du gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahou, qui bascule un peu plus à droite. Mais qui est Lieberman ?
Ancien videur de boîte de nuit : Celui qu’on surnomme « KGB », « le Tsar » ou encore « Raspoutine », surnoms dus à ses origines moldaves, est né en 1958. Il est diplômé en sciences sociales, une formation bien éloignée de ses nouvelles fonctions. Son manque d’expérience dans le domaine de la défense laisse perplexe les observateurs internationaux. Selon la chercheuse Perle Nikol, interrogée par ITélé, « on atteint le plus bas niveau de la politique israélienne, avec la nomination d’un civil sans aucune expérience militaire au ministère de la Défense, au plus gros portefeuille du gouvernement. »
Ancien ministre corrompu : Avidgor Lieberman a été ministre des affaires étrangères de 2009 à 2012 puis de 2013 à 2015. Il connait un passage à vide de 2012 à 2013 à cause de son implication dans des affaires de corruption qui lui valent l’éviction du gouvernement. Il a créé son parti Israël Beytenou (Notre Maison Israël) en 1999, très à droite sur le spectre politique. Longtemps membre du Likoud, il a été directeur de cabinet de Benyamin Netanyahou pendant le premier mandat de celui-ci de 1996 à 1999.
Joint List MK: Lieberman deal reveals ‘the real face of Netanyahu’ https://t.co/bDbNdk5MYE pic.twitter.com/qWU0e3Ytkc
— FTSN Network (@fightingtyranny) 20 mai 2016
Réputation de provocateur : Avidgor Lieberman est connu pour tenir des propos très durs envers les arabes, et pour être friand de discours populistes ultranationalistes. Sa nomination a provoqué de vives réactions auprès de la communauté palestinienne, étant donné qu’il devra superviser les territoires palestiniens occupés par Israël depuis près de 50 ans. Aujourd’hui, il affirme vouloir réintroduire la peine de mort, et encourage à décapiter les Arabes israéliens déloyaux. Ces derniers représentent 20% des citoyens israéliens et sont selon lui « une cinquième colonne ».
Figure largement controversée : Ministre des affaires étrangères de Netanyahou de 2009 à 2012 pendant le premier mandat du président américain Barack Obama, il est le seul ministre à ce poste à ne pas s’être rendu au poste d’Etat à Washington, simplement parce que sa présence n’était pas désirée. Lors de la démission de l’ancien ministre de la Défense, Moshe Yaalon, celui-ci a expliqué son départ par le fait que « des éléments extrémistes et dangereux [s’étaient] emparés d’Israël et du Likoud ». Avi Gabbay, ministre de l’Environnement, a également démissionné vendredi pour protester contre cette entrée au gouvernement. « Les événements politiques récents et le changement de ministre de la Défense sont pour moi des événements graves qui font fi de ce qui est important pour la sécurité de l’Etat et vont exacerber un peu plus l’extrémisme dans la société« , a-t-il déclaré.