Une nouvelle loi va entrer en vigueur en juillet en Arkansas, aux Etats-Unis. Celle-ci stipule que les femmes devront obtenir l’accord de l’homme qui les a mises enceintes avant de pouvoir avorter.
Comme d’autres états très conservateurs, l’Arkansas continue à aller plus loin dans sa législation anti-avortement. A partir de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, les femmes ne pourront plus avorter sans l’accord du géniteur.
Ainsi, les parents de filles mineures pourront décider si leur fille peut avorter. Passé 18 ans, le père du bébé doit donner son accord. Plus grave encore : même en cas de viol, les femmes souhaitant mettre fin à une grossesse devront obtenir l’accord de l’homme qui les a violées, qui aurait le droit de refuser et d’empêcher l’intervention.
La proposition de loi avait été signée en Mars et devrait s’appliquer à partir de fin juillet. Une règle statue que les membres de famille d’un foetus qui a déjà été avorté doivent être d’accord sur la manière dont ils en disposeront. Ce texte s’inscrit en effet dans « l’Arkansas Final Disposition Rights » de 2009, qui prévoit que les membres d’une famille doivent se mettre d’accord sur le sort d’un corps en cas de décès, y compris pour les foetus avortés.
Les militants « pro-choix » combattent cette loi
Les militants « pro-choix » veulent combattre cette loi. Ils estiment qu’elle rendra l’accès à l’avortement beaucoup plus compliqué pour les femmes, surtout avec la législation qui concerne la façon de se débarrasser des foetus avortés.
L’ACLU (L’American Civil Liberties Union) a ainsi déclaré le 28 juin : « Chaque jour, des femmes en Arkansas et tout autour des Etats-Unis doivent se battre pour avoir accès aux soins dont elles ont besoin et les législateurs imposent de nouvelles manières de fermer les cliniques et de rendre l’avortement impossible ».
Ils ont ajouté : « les femmes d’Arkansas ne peuvent pas se permettre de perdre encore plus d’accès. Elles ne peuvent pas se permettre de voyager des centaines de kilomètres pour atteindre la ville la plus proche. Et elles ne devraient pas avoir à endurer des invasions de vie privée et des violations de leur autonomie ».
Un porte parole du groupe « pro-choix » NARAL a aussi dit au Huffington Post que « l’intention et le résultat inévitable » de cette nouvelle loi est « de rendre plus difficile pour les femmes l’accès aux soins de bases en plaçant encore plus de barrières entre une femme et son docteur ».
Le droit à l’avortement très menacé aux Etats-Unis
Presque 3 millions de personnes vivent dans l’état d’Arkansas et seulement 4 cliniques assurent l’avortement. Avant l’intervention, les femmes habitant dans cet état doivent passer par une aide psychologique ordonnée par l’état et attendre ensuite 48h avant de recevoir l’intervention. D’après le Guttmacher Institute, cette aide psychologique inclut souvent des psychologues décourageant les femmes à mettre un terme à leur grossesse.
Depuis l’élection de Donald Trump, le droit à l’avortement est de plus en plus menacé. En février, la Commission des affaires intérieures du sénat du Texas votait à l’unanimité un texte prévoyant d’empêcher les parents de porter plainte contre un médecin leur ayant caché délibérément un handicap de leur enfant à naître. Les médecins opposés à l’avortement pouvaient donc mentir à leur patientes.
En décembre, au Texas également, un texte proposait d’instaurer la mise en place obligatoire de funérailles pour le foetus avortés. Un juge avait cependant repoussé ce projet, y voyant « un prétexte pour restreindre le droit à l’avortement ». Donald Trump loi-même avait promulgué une loi en Avril permettant aux états d’interdire le transfert d’argent public à toute clinique qui pratiquerait des interruptions volontaires de grossesse.
A lire aussi : Etats-Unis : Donald Trump bloque les ressources des cliniques pratiquant l’avortement.