Suite à des émeutes qui ont éclaté hier soir dans la ville de Baltimore lors des obsèques d’un jeune afro-américain, la garde nationale et des milliers de policiers ont dû être appelés en renfort et un couvre-feu nocturne imposé.
Alors que Freddie Gray a été enterré hier, une semaine après sa mort encore inexpliquée à la suite d’une fracture des vertèbres cervicales dans un commissariat, Baltimore a été le théâtre de nombreux affrontements. Des centaines de jeunes ont en effet saccagé, pillé, et dévasté le centre de cette ville qui est déjà en proie à de nombreuses violences de manière récurrente.
De nombreux dégâts
La plupart des fauteurs de troubles, identifiés comme étant des lycéens, sortaient des cours lorsqu’ils ont décidé de s’en prendre à la police en lançant des briques, des bouteilles ou encore des cailloux. Des supermarchés ont été entièrement mis à sac, et des voitures incendiées, y compris des véhicules de police. La police a donc décidé de fermer toutes les écoles aujourd’hui.
En réponse, la police a mis en place un couvre-feu à partir de mardi 22 heures, heure locale. Il sera réitéré tous les jours pendant une semaine et courra jusqu’à 5 heures du matin. La garde militaire, qui est une force paramilitaire active en cas de force majeure, a également fait l’objet d’un « déploiement massif », comme l’a confirmé la directrice de cette force, Linda Singh.
Le responsable de la police, Larry Hogan, a affirmé que l’Etat avais requis près de 5 500 hommes supplémentaires en renfort, tandis que l’état d’urgence avait été déclaré quelques heures plus tôt « pour restaurer l’ordre de la ville » située à soixante km de la capitale fédérale. Les manifestants « refusent de suivre nos ordres de dispersion », avait expliqué la police sur Twitter, évoquant des individus « très agressifs et violents », munis de « bâtons, de briques, et d’autres armes ».
Les Etats-Unis de plus en plus sensibles au racisme
L’histoire commence le 19 avril, date à laquelle Freddie Gray, un jeune afro-américain de 25 ans est retrouvé mort dans sa cellule au commissariat une semaine après son arrestation. Les statistiques d’un organisme indépendant démontrent en outre que Baltimore est l’agglomération dans laquelle les forces de l’ordre ont tué le plus ces 10 dernières années : 127 personnes sont décédées lors d’une interpellation. De quoi attiser la colère de la communauté noire du pays qui a déjà souffert de beaucoup d’incidents de ce genre.
Le meurtre de Michael Brown, un afro-américain abattu à Ferguson par un policier blanc alors qu’il était non-armé le 9 août dernier avait déjà fait grand bruit et donné à réfléchir sur les pratiques policières et les abus des forces de l’ordre. Un nouvel événement qui donne à nouveau de nombreuses bases de réflexion.