Une première plainte a été déposée le 9 août pour mise en danger de la vie d’autrui dans l’affaire des bébés sans bras. Elle émane d’une famille originaire de l’Ain dont le petit garçon est né en 2012 avec une malformation du membre supérieure.
Du nouveau dans l’affaire des bébés sans bras. La plainte a été déposée au pôle de santé publique du tribunal de Marseille. Il s’agit pour les parents et leur avocat d’obliger la justice à se pencher sur ces malformations dans l’Ain.
Le 12 juillet dernier, les autorités sanitaires rendent les premières conclusions de l’enquête nationale. Mais dans l’Ain, toute nouvelle enquête est écartée. Le comité scientifique préconise de ne pas mener de recherches dans le département, aucun cas groupé n’y en été constaté selon le rapport du comité d’experts. Après des mois d’attente, les parents restent sur leur faim. « On est quand même un peu sur nos gardes parce que l’on a l’impression que ce n’est pas très approfondi », indique Isabelle Taymans-Grassin, mère d’une petite fille née sans un avant-bras.
Une affaire de santé publique
L’affaire démarre en septembre 2018. Dans l’Ain, huit naissances d’enfants nés sans bras sont signalées entre 2009 et 2014. Des chiffres 58 fois supérieurs à la moyenne européenne. Depuis le début, les parents se battent pour reconnaitre l’origine des malformations de leurs enfants. Pour l’heure, aucune cause n’est mise en évidence par l’Agence nationale de santé publique. Mais selon certains observateurs, la piste des pesticides ne fait aucun doute. Des investigations supplémentaires vont être menées dans d’autres départements, dans le cadre d’un second rapport.
Le couple qui vient de porter plainte rappelle que l’Agence nationale de santé publique et l’Agence nationale de sécurité sanitaire n’ont pas comptabilisés dans leur étude les cinq cas de bébés sans bras antérieurs à 2011.
L’avocat des parents s’interroge donc sur l’impartialité des deux agences sanitaires à qui le ministère de la santé a confié l’enquête nationale. Le conseil demande donc des investigations approfondies conduites par un magistrat spécialisé et indépendant, précise la plainte. Sept malformations ont été constatées dans le département de l’Ain ces dernières années, et la famille s’interroge sur l’exposition aux polluants rejetés dans les nappes phréatiques, qui pourrait, estiment-ils, expliquer pourquoi leur petit garçon est né sans main droite.
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