La course de beIN Sports depuis 2012 pour obtenir le bouquet sportif le plus complet n’est cependant pas la plus rentable. Selon les informations de Libération, Doha a réinjecté 600 millions d’Euros en décembre 2016 afin de combler les importants déficits du bouquet de chaînes en France.
Les pertes sont colossales pour la chaîne qatarie. Le modèle de beIN sports n’arrive toujours pas à se stabiliser et ses dirigeants revoient alors progressivement leur copie. Lors de son lancement en 2012, le prix de l’abonnement à 11 euros 99 et une offre sans engagement attirent bon nombre d’amateurs de sports, la chaîne leur proposant alors une offre progressivement de plus en plus importante, à coups de rachats des droits de diffusion à ses concurrents au prix fort.
Aujourd’hui, la chaîne revendique 3 millions d’abonnés, mais cela ne suffit pas à combler son budget. Des estimations annoncent qu’il faudrait aujourd’hui plus de 5 millions d’abonnés à la chaîne pour qu’elle adopte un modèle viable. Cette levée de fonds pour maintenir l’équilibre du bouquet en France n’est d’ailleurs pas la première. En 2013 et 2015, le Qatar avait déjà dû injecter près de 800 millions d’euros. Avec les 600 millions investis le 28 décembre 2016, au total, l’émirat a ainsi débloqué 1,4 milliard d’euros. Depuis quelques mois, la chaîne impose un engagement à ses abonnés et
beIN devient aussi plus conciliant avec ses concurrents, laissant filer ses droits pour des compétitions secondaires à Canal + ou SFR. Alors que des rumeurs annoncent un futur désengagement de la chaîne, elle a par ailleurs changé d’actionnaire : le groupe français n’est plus sous contrôle direct du Qatar, mais désormais d’une filiale basée à Londres. Une décision qui soulève des interrogations. Pour autant, beIN dément tout intérêt fiscal ou stratégique.