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Benoît Hamon : un candidat alternatif ?

Malgré une stratégie médiatique bien conçue et un site de présentation soigné, Benoît Hamon ne parvient pas à faire parler de lui autant qu’il le voudrait.

L’ancien ministre de l’Education nationale, frondeur du PS depuis sa démission du gouvernement Valls, vise à rassembler les sympathisants de la gauche déçus du quinquennat de François Hollande. Le candidat à la primaire de la gauche affirme vouloir se concentrer sur la question sociale, délaissée à la fois par le président de la République et par la droite, qui fausse le débat en s’occupant prioritairement des questions identitaires.

Entre les propos forts de Mélenchon, l’« outsider » Macron et le frondeur Montebourg, Benoît Hamon peine à imposer son discours et son programme. Mais que propose-t-il véritablement ?

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Une politique économique alternative

La question sociale et le rapport au travail dominent dans le discours de Benoît Hamon. Le candidat à la primaire du PS propose un « revenu universel d’existence » d’au moins 750 €, versé à tout citoyen sans aucune contrepartie. D’un côté, parce que la numérisation du travail permet de produire la même quantité de richesse avec moins d’efforts humains. De l’autre, parce que ce même phénomène engendre une suppression de nombreux emplois, devenus trop coûteux ou inutiles. Dans le sens d’une répartition plus aisée du travail, le socialiste propose également la réduction du temps de travail à 32 heures par semaine.

Benoit Hamon sur le plateau de "On n'est pas couché"

Benoit Hamon sur le plateau de « On n’est pas couché »

Hamon souligne la nécessité, alors que la France vit une période de grandes difficultés économiques, de changer non seulement notre rapport à l’emploi, mais également d’anticiper les transformations du marché du travail. Une des clés de la campagne du député des Yvelines est justement la nécessité d’innovations en matière économique et d’un changement radical de la politique économique menée jusque-là par François Hollande. L’ancien ministre de l’Education nationale assume clairement son positionnement à l’aile gauche du PS et propose également la réduction des impôts sur les classes sociales les plus défavorisées en contrepartie d’une pression fiscale plus importante sur les plus aisés.

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Le Sanders français

Sa campagne négligée en France, le candidat à la primaire de la gauche n’hésite pas à traverser l’Atlantique pour confronter ses propositions à celles de Bernie Sanders, candidat à la primaire démocrate aux Etats-Unis, battu par Hillary Clinton l’été dernier.

Les deux ont plusieurs points en commun : très critiques envers le consumérisme qui caractérise désormais les sociétés occidentales, ils proposent un modèle alternatif d’économie, pour abandonner un néolibéralisme qu’ils estiment délétère. Suivant l’exemple de Sanders, Hamon se présente aux primaires comme un candidat « outsider » et antisystème : il dénonce un cot environnemental et social insoutenable pour la croissance, il donne la priorité aux thèmes sociaux et n’hésite pas à affronter des questions controversées.

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L’ancien ministre de l’Education nationale propose par exemple la légalisation du cannabis, dont le trafic est une « gangrène » qui affecte notamment les banlieues. La prohibition de ces substances, estime Hamon, n’a provoqué que violence et désordre, sans pour autant en diminuer la consommation. La légalisation serait alors un moyen d’éradiquer cette « économie parallèle », dont les coûts sociaux et financiers sont extrêmement élevés.

Les frondeurs du PS : une menace pour la gauche ?

Hamon ne sera pas le seul « frondeur » à se présenter aux primaires de la gauche : Arnaud Montebourg a également annoncé sa candidature. Si Montebourg défini le bilan de François Hollande comme « indéfendable », Hamon n’est pas aussi critique vis-à-vis du président de la République. Il souligne notamment les progrès en matière environnementale (grâce à la COP21) et les politiques réussies en matière d’éducation et de santé. Le député des Yvelines critique cependant la politique économique trop austère du gouvernement Valls, ainsi que l’oubli de la question sociale qui lui tient tant à cœur.

Arnaud Montebourg est candidat aux primaires de la gauche.

Arnaud Montebourg est candidat aux primaires de la gauche.

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L’affrontement avec Montebourg est crucial : les deux affichent clairement la volonté de se présenter en tant que personnage « novateur » d’un PS affaibli et de rassembler les déçus du hollandisme. Pour Montebourg, fort d’une cote de popularité plus élevée, s’imposer à l’intérieur du PS comme alternative au chef d’Etat serait probablement plus facile. Mais dans une gauche déjà très divisée et vouée sans doute à l’échec à la présidentielle de 2017, y a-t-il la place pour deux candidats « alternatifs » ?

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