L’auteur du manga Berserk, Kentarō Miura, s’est éteint le 6 mai des suites d’une dissection aortique. Pendant plus de 30 ans, le dessinateur a su tenir en haleine les lecteurs de son manga chef-d’œuvre, sombre et intense.
Kintarō Miura, a succombé le 6 mai dernier à l’âge de 54 ans, des suites d’une dissection aortique. Il était considéré par ses pairs comme l’un des plus grand mangaka de l’histoire. C’est son éditeur Hakusensha ainsi que la revue Young Animal, chez qui il publiait sa série depuis 1989, qui ont annoncé la nouvelle, ce jeudi 20 mai. Le dessinateur laisse son œuvre principale, Berserk, inachevée.
« Nous tenons à exprimer notre plus grand respect et gratitude envers le travail de dessin de Kintarō Miura et nous prions pour son âme » a publié la rédaction de Young Animal sur les réseaux.
La longévité du succès
Né en 1966 à Chiba au Japon, Kintarō Miura débute sa carrière de dessinateur dans les années 1980. En 1988, dans le magazine Monthly Comicomi, il publie une première version de Berserk. L’année suivante, il se consacre pleinement à l’écriture et au dessin de son manga.
Berserk se déroule dans un univers d’heroic fantasy, inspiré de l’Europe médiévale. On suit les aventures de Guts, un guerrier surpuissant. Ce dernier rencontre Griffith, le chef de la troupe du Faucon. Le manga au dessin très détaillé est particulièrement sombre. Le viol, la religion, la pédophilie, l’infanticide ou encore l’inceste, ces thèmes sont abordés d’une manière très crue.
Plus de 30 ans après, le succès et l’influence de Berserk dans de nombreuses œuvres et cultures différentes sont considérables. Le manga de 40 tomes s’est venu à plus de 40 millions de tomes dans le monde entier. Un anime avait également vu le jour, beaucoup moins cru que sa version papier. Berserk restera donc inachevé. Kintarō Miura emporte avec lui le dénouement de l’histoire, après un ultime chapitre (n°363) publié le 22 janvier dernier.
Aussi, sa mort était un thème qu’il avait déjà abordé, comme lors d’une interview accordée à son éditeur français Glénat. « Je prie pour réussir à la finir de mon vivant […] Je prends soin de moi. Le principal changement est là. À l’époque où j’ai débuté la série, je m’occupais moins de sa fin que de raconter une histoire qui, de toute façon, se terminerait tôt ou tard ; mais aujourd’hui où j’ai pris conscience que la vie n’est pas éternelle, c’est en prenant soin de ma santé que je tente de boucler la série. »