Alors que les lycéennes chrétiennes enlevées par Boko Haram vivent éloignées de leur famille depuis un an jour pour jour, leur libération semble à nouveau préoccuper la communauté internationale. Les chefs d’Etat se montrent pourtant très pessimistes sur un possible retour des jeunes filles, au moment où Boko Haram se veut de plus en plus meurtrier sur le continent africain.
Aujourd’hui est un bien triste anniversaire. Cela fait en effet un an que les 276 jeunes femmes enlevées par l’organisation terroriste islamiste Boko Haram dans une école de Chibok au nord-est du Nigeria sont détenues par leurs ravisseurs. Selon une source militaire, elles auraient été séparées en plusieurs groupes et placées dans différents camps à travers le pays. Certaines se trouveraient dans la forêt de Sambisa, au nord du pays, d’autres près du lac Tchad, et enfin un dernier groupe composé d’une soixantaine de lycéenne serait dorénavant au Tchad, pays limitrophe du Nigeria. Selon les forces nigérianes, savoir où se trouvent les jeunes femmes est une chose, mais tenter une opération de sauvetage en est une autre. Cela serait selon elles bien trop risqué à l’heure actuelle.
#BringBackOurGirls
L’enlèvement des jeunes femmes, le 14 avril dernier avait soulevé la compassion du monde entier. Personnalités comme anonymes s’étaient ainsi rassemblés sur les réseaux sociaux, rédigeant des tweets par milliers comportant le hashtag #BringBackOurGirls (littéralement : « rendez-nous nous filles »). Le plus marquant aura sans doute été celui de la première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, qui aura été relayé par les internautes plus de 50 000 fois.
L’ancienne première dame de France, Valérie Trierweiler, a elle aussi souhaité rappeler au président de la République à quel point il est important de mener un action pour tenter de récupérer ces jeunes femmes via son compte Twitter :
Hier, des milliers de Nigérians ont défilé dans les rues, la bouche collée par un bout de ruban adhésif rouge lors d’une manifestation silencieuse organisée dans la ville d’Abuja, capitale du pays. Une marche internationale est également prévue aujourd’hui en mémoire des femmes enlevées, sous le nom de « Global School Girl March », incitant le monde entier à se rassembler dans les grande ville aux quatre coins de la planète. A Paris par exemple, un rassemblement est prévu en début d’après-midi sur le Champs de Mars.
Mais malgré toutes ces incitations à une réponse militaire, une hypothèse bien macabre envahit internet depuis quelques jours. Les jeunes femmes auraient en effet été tuées, selon une thèse avancée par le directeur du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Raad Zeid al Hussein. De quoi renforcer les positions du président du Nigeria fraîchement élu, Muhammad Buhari, qui déclarait la semaine dernière dans un communiqué ne pas pouvoir « promettre de les retrouver ». En outre, aucune preuve de vie n’a été soumise depuis mai 2014, date à laquelle Boko Haram a publié une vidéo montrant les lycéenne voilées et récitant le Coran.
Des massacres de plus en plus nombreux
Si l’enlèvement des jeunes lycéennes de Chibok avait à lui seul monopolisé l’attention des médias et des personnalité du monde entier l’an dernier, il ne faut pourtant pas oublier que les crimes commis par Boko Haram se multiplient sur le territoire africain. Ainsi, selon Amnesty International, pas moins de 2 000 femmes auraient été enlevées en 2014. 4 000 femmes auraient été tuées la même année, avec au moins 1 500 au premier trimestre 2015. Les massacres les plus meurtriers se concentrent au nord-est du pays : dans le village de Baga, entièrement détruit et à la population décimée en janvier denier, ou encore dans celui de Maiduguri, berceau historique de l’organisation terroriste que Boko Haram tente désespérément de récupérer depuis deux ans.