Ah la douceur des fêtes de fin d’année … Période d’apaisement, de joie, de partage. Il semblerait que nos chers politiques n’aient pas été élevés dans cette tradition. L’ambition dévorante de certains est venue entacher l’allégresse de ce 31 décembre. Lorsque Mr Hollande souhaite une merveilleuse année aux français, glissant avec subtilité et discrétion son ressenti sur le quinquennat sarkozyste («un quinquennat incohérent, qui a divisé »), nous avons tout à fait l’impression que le sort des français est sa principale préoccupation. Toute la gauche a bien évidement attendu les vœux du Président avec empressement pour essayer de déceler la moindre faille (quel esprit de Noël touchant !). Revenons donc sur ces vœux si spontanés. (par Noémie Gorin)
Avec un plan révolutionnaire (conclusion de l’année passée-projets pour l’année à venir) la platitude de ses vœux semble presque incontestable.
Insister sur la notion de vérité dès le début de cette intervention n’est elle pas hypocrite ? Il est pourtant clair qu’un taux de chômage à 9.3% au troisième trimestre de 2011 parle plutôt explicitement de la situation chaotique de la France. Alors que notre Président met un point d’honneur sur sa franchise, François Bayrou réclame la vérité. Messieurs, n’est ce pas légèrement contradictoire ? Les Français ne sont pas ignares, le naufrage de la Grèce a bien réveillé les consciences. Le gouvernement peut se rassurer, nous savons ! Nous savons reconnaitre l’euphémisme lorsqu’il est dit que 2012 ne sera pas facile. Il est agréable de voir que Nicolas Sarkozy n’a pas pu éviter de mentionner le chômage croissant ; il en fait même l’une de ses priorités ! (il était temps…) Le PS avait également prédit un « clin d’œil » aux électeurs du FN. Ô surprise ! L’immigration n’a pas eu sa place dans ce discours. Elle paraissait pourtant tenir très à cœur à notre Président.
La fin d’une année comme celle si ne peut apporter qu’une multitude de promesses (tenues ou non). Les trois grands sujets prônés sont le chômage, le financement de la protection sociale ainsi que le dérèglement de la finance. Avec deux problèmes sur trois traitants du domaine social certes, Mr Sarkozy répond aux attentes des français ; cependant un président de droite est il toujours à sa place ? Ou est-ce seulement une autre manœuvre électorale visant à rallier les radicaux ? Les Français restent toujours suspicieux face à de belles déclarations. Il devient difficile de croire au Père Noël après quatre ans d’absence … « L’espoir ». Quel joli mot. Seulement, il apparaissait déjà dans les vœux présidentiels pour l’année 2008 et il semble aujourd’hui avoir perdu beaucoup de sa crédibilité. L’absence d’une crise de confiance parait plutôt liée aux élections qui approchent, l’envie d’une renaissance se concrétisera t’elle ?
Finalement, le « changement profond » arrive t’il enfin ? Ah une nouvelle promesse de conseil ! N’est-ce pas un peu tard ? Espérons simplement que ce conseil ne débouchera pas sur l’annonce d’un prochain conseil.
En grignotant un peu sur des promesses de gauche, en donnant satisfaction aux radicaux, Nicolas Sarkozy semble remettre en place le même schéma qui l’avait déjà poussé au sommet. « J’assumerai jusqu’au bout ». Certes, enfin si la fin est dans cinq mois, cela n’engage pas à long terme…