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Brexit : à Londres, un nouveau gouvernement est en marche

Mercredi 13 juillet, suite à une audience privée avec Elisabeth II, Theresa May est officiellement investie au 10 Downing street. Elle devient ainsi la 13ème Première ministre britannique sous la Reine et deuxième femme à briguer cette fonction après Margaret Thatcher.

Lundi 11 juillet, David Cameron scelle ses années à la tête du gouvernement britannique par un dernier discours sur le perron du 10 Downing Street où il déclare :

« Ce fût un privilège de diriger ce pays que j’aime tant » 

Puis, il introduit celle qui le succédera – Therese May était ministre de l’intérieur sous D. Cameron –  en la qualifiant de « femme forte et compétente ».

« Nous aurons un nouveau ministre dans ce bâtiment derrière moi mercredi soir » David Cameron

Aussitôt investie, l’ex ministre Theresa May connue pour sa fermeté et son talent de négociatrice s’empresse de tourner la page de ce que l’on appelle à présent « les années Cameron ».

C’est dans un discours très surprenant – adoptant un lexique propre aux travaillistes –  qu’elle donne les grandes lignes de sa mandature.

Pour sa première apparition en tant que Premier ministre, Theresa May prône la lutte contre « l’injustice sociale » et une gouvernance « non pas pour quelques privilégiés » mais pour tout le monde.

Ensuite, elle tâche de ne pas oublier les millions de britanniques qui ont voté la sortie de la Grande Bretagne de l’UE en déclarant qu’avec cette sortie de l’Union, le Royaume-Uni va  « se forger un nouveau rôle positif pour les britanniques et dans le monde » une manière de reprendre le slogan des partisans du Brexit qui scandait « Take back control » . Pour relever ces nombreux défis, Theresa May s’entoure des « Brexiters ».

À lire aussi : Theresa May est la nouvelle Première ministre du Royaume-Uni

Les « Brexiters » rentrent au gouvernement

Alors que l’opinion publique s’attendait à voir l’entrée en pompe de femmes au sein du gouvernement, Theresa May déjoue les pronostics et s’entoure de personnes à l’image des 51% de britanniques qui ont voté en faveur du Brexit.

Le plus connu d’entre eux est sans doute Boris Johnson dit « BoJo ». Ancien journaliste au Times puis au Daily Telegraph, il se lance  dans la politique lors de sa nomination en tant que député en 2001. Mais, sa carrière décolle en 2008 lorsqu’il ravit la mairie de Londres aux travaillistes. Ce poste qu’il occupe jusqu’en 2012 lui confère une stature nationale et internationale avec l’organisation des Jeux Olympiques.

Alors que Boris Johnson semble fière de son nouveau poste, sa nomination au ministère des affaires étrangères ne ravit ni les médias, ni les Britanniques. Selon le journal anglais The Economist, l’entrée au gouvernement de Boris Johnson est la « plus grosse erreur » de Theresa May.

Il faut dire que malgré son talent, il lui est reproché d’être trop gaffeur et surtout très carriériste et ce, parfois  au risque de franchir la ligne rouge.

« Napoléon, Hitler, plusieurs personnes ont essayé d’unir le continent européen, et cela s’est terminé de manière tragique. L’Union européenne est une autre tentative avec des méthodes différentes ». Boris Johnson au Sunday Telegraph

Fer de lance de la campagne contre le Brexit, il s’était autoproclamé chef de parti des partisans du « Leave », n’hésitant pas à jouer sur les terrains des partis d’extrême droite comme le UKIP de Nigel Farage. Ses positions jugées trop radicales ont freiné sa course au 10 Downing Street. Sous la colère et les huées des londoniens, il a été contraint d’abandonner sa candidature au poste de Premier ministre.

À lire aussi : Brexit : Johnson abandonne, qui pour le 10 Downing Street ?

Dans la liste des personnages clés, on retrouve certains membre du gouvernement de D. Cameron qui ont été reconduits par Theresa May.

« Beaucoup à faire, nous ferons le maximum pour rétablir la confiance dans l’économie. » Philip Hammond

Ministre des affaires étrangères sous David Cameron, Philip Hammond remplace le partisan du  » Remain  » George Osborne et devient numéro 2 du gouvernement.

En réponse à son prédécesseur qui menaçait d’accroître l’austérité si la Grande Bretagne sortait de l’UE, Philip Hammond déclare qu’aucun « budget d’urgence » ne sera mis en place.

Le ministère du Brexit 

Un ministère inédit est né, avec à sa tête David Davis 67 ans. Ce sexagénaire est l’un des plus vieux europhobes des tories. Lors de la campagne sur le Brexit, il a refusé de suivre le mouvement « Leave » de Boris Johnson préférant se placer à la droite de son parti en ralliant le groupe  » Grasroots » mené par Nigel Farage.

Intransigeant, il fait parti de ceux qui veulent accélérer la sortie de la Grande Bretagne de l’UE en  saisissant l’Article 50 du Traité de Lisbonne avant 2017.

« Nous serons capable de conclure des traités de libre-échange favorable à notre économie beaucoup plus rapidement en dehors de l’UE ». David Davis

Pour le ministre du Brexit, l’UE est un frein pour l’économie britannique. Il faut vite en sortir pour reconstruire le Royaume-Unie et lui redonner sa prospérité économique.

Jugé ultra libéral, l’entente n’a pas toujours été cordiale avec Theresa May. En 2010 alors qu’elle était ministre de l’intérieur, il mène un bras de fer contre elle pour qu’elle abandonne son projet de loi sur la surveillance d’internet.

Face à ces farouches opposant à l’UE, Theresa May décide de maintenir Michael Fallon à la défense. Fermement opposé au Brexit qui selon lui affaiblirait  « la sécurité collective de l’occident » il arbore le costume du « sage » de ce gouvernement.

Au lendemain de son élection de nombreux défis attendent le nouveau gouvernement britannique. Cette composition à l’image du brexit doit se montrer pragmatique. À cet effet, Boris Johnson qui auparavant fustigeait l’UE et prônait une sortie immédiate, a déclaré aux micros des journalistes que la sortie ne serait pas si « brutale » mais « négociée ». À présent, Theresa May a la lourde tâche de donner un sens au mot « Brexit ».

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