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Bruce Broughton : quand Holmes était jeune … et nous aussi | Seriefonia #37

Cette semaine, votre Seriefonia vous rappelle un temps où les grands héros comme Holmes ont été jeunes eux aussi. Et ça fait du bien non ?

[Extrait Sonore « Young Sherlock Holmes »]

[« SérieFonia : Season III : Opening Credits » – Jerôme Marie]

[« Young Sherlock Holmes – Main Title » – Bruce Broughton]

Y a des s’maines, comme ça, où vous écoutez de la musique tout le temps. Surtout si, comme moi, vous le faites en écrivant. Et cette semaine, un peu beaucoup grâce à mon amie Lory (qui se reconnaitra), je n’ai quasiment écouté que du Bruce Broughton. Un album après l’autre, il a ponctué mes journées, et même quelques soirées, de ses mélodies enlevées, généreuses, et surtout à la portée émotionnelle aussi forte qu’immédiate.

[« The Boy Who Could Fly – First Triumph » – Bruce Broughton]

Après le « Main Title » du Secret de la Pyramide en ouverture, c’était là un court extrait de The Boy Who Could Fly (La tête dans les nuages, si vous préférez). Nous sommes en 1986 et, sur fond de deuil, d’autisme, d’amitié et de rêve, le film Nick Castle offrait à Broughton l’opportunité de peindre une véritable toile d’émotions de ses couleurs musicales parmi les plus sincères et appliquées qu’Hollywood ait jamais compté. 

[« The Boy Who Could Fly – Milly Reflects / End Credits » – Bruce Broughton]

Impressionnant pour un compositeur qui, pendant longtemps, n’avait strictement jamais envisagé de faire de la musique de film ! Enfant, il se rêvait même plutôt en dessinateur / animateur pour les studios Disney… D’ailleurs, même une fois étudiant en musique à l’université de Californie du Sud, il ne sait toujours pas vers quoi réellement se tourner. A l’époque, dans le courant des années 60, il n’était pas bien vu de se destiner à une carrière dite « commerciale » dès lors que l’on souhaitait se consacrer au bel art musical… Seul un cours, donné par un certain David Raskin, prétendait alors initier les élèves aux savoir-faire des partitions de l’image. Et il savait un peu de quoi il parlait… Il a juste écrit plus d’une centaine de bandes originales entre la fin des années 30 et la fin des années 90. Pourtant, ce n’est pas vraiment là que Bruce Broughton s’éveille au genre. Mais… Au volant de sa voiture, à l’âge de 21 ans.     

[« Silverado – Main Title » – Bruce Broughton]

Certes, à ce moment-là, il est encore loin – quoi que – d’écrire, pour Lawrence Kasdan, la musique de Silverado qui lui… mettra le pied à l’étrier. Oui, parce que… Bah, c’est un western… L’étrier, le cheval, tout ça, tout ça… Non ? Bon, OK, je reprends. Le jeune Bruce est donc dans sa voiture, conduisant tranquillement en se demandant ce qu’il va bien pouvoir faire de sa vie quand, soudain, une chanson passant à la radio retient son attention. Bien que l’Histoire ne dit pas laquelle, le musicien se souvient néanmoins très clairement avoir alors penser : « Voilà, c’est ça ! Je veux faire ressentir quelque chose à mes auditeurs ». Mais pas uniquement sur le temps d’une chanson. Non. A travers quelque chose de plus construit. De plus développé. Qui pourrait toucher plusieurs personnes en même temps… Des gens qui seraient rassemblés… dans une salle de cinéma, par exemple. Boum ! Enfin le déclic. Bruce Broughton deviendra compositeur de musique de film.

[« The Monster Squad – Recovering the Amulet » – Bruce Broughton]

Ça c’était un p’tit bout de The Monster Squad, réalisé par Fred Dekker en 1987. Aventure, horreur et humour y étaient rassemblés à travers ce « Goonies de l’étrange » où une bande de gamins s’attaquait aux créatures lâchées sur Terre par nul autre que Dracula… Je vous garantie que ça vaut l’coup d’œil. Mais avant d’arriver au ciné, Bruce Broughton, a naturellement commencé à la télé. Mais n’ayant aucune connexion dans le milieu, il fait jouer – en 1967 – une lointaine relation de son grand-père et parvient à contacter un producteur de radio-dramas. Mais il lui faudra encore quelques années, jusqu’en 1973, pour parvenir à se faire engager à la composition de quelques épisodes de la série Gunsmoke, qui entame alors sa 19è saison sur CBS ! Dans le même temps, il travaille également sur le Hawaii Five-O originel… Ce qui lui vaut une première nomination aux Emmy Awards. Un prix qu’il remportera notamment six ans plus tard, pour « The Letter », l’un des 52 épisodes de Dallas qu’il a mis en musique ! Ca va faire plaisir à Alex, ça… Mais bon, désolé, je n’ai aucun extrait de qualité à vous proposer. En revanche, j’ai du O Pioneers, avec Jessica Lange (ça, ça va faire plaisir à mon père) en 1992 ! Et ça aussi, ça lui a valu l’Emmy !

[« O Pioneers ! – O Pioneers! » – Bruce Broughton]

Toujours à la télévision, vous le connaissez également pour… J-A-G en 1995…

[« J-A-G – Teaser » – Bruce Broughton]

Directement suivie par la mini-série True Women, superbement adaptée du roman de Janis Woods Windle en 1997. Même qu’il y avait Angelina Jolie dedans…

[« True Women – Georgia’s Theme » – Bruce Broughton]

C’était son thème. Ou celui de Georgia plus précisément. Mais rembobinons un peu et revenons-en au grand écran. Après sa partition très remarqué pour Silverado, il se voit directement rattrapé par l’écurie Spielberg à l’occasion du Secret de la Pyramide… Excellente aventure d’une jeunesse de Sherlock Holmes réinventée sous l’œil expert de Barry Levinson. Et, incroyable mais vrai… On y découvrait un Holmes… Amoureux.

[« Young Sherlock Holmes – Holmes and Elizabeth (Love Theme) » – Bruce Broughton]

Ahhh, encore un film qui a bercé mon enfance… Un peu comme celui-là…

[« The Rescuers Down Under – End Credits » – Bruce Broughton]

Bernard et Bianca au pays des kangourous ! Comme quoi, si tu ne vas pas à l’animation Disney, c’est finalement l’animation Disney qui viendra à toi. Et pour une de ses meilleures suites, d’ailleurs ! Une vraie belle réussite, surtout en tenant compte des quelques 13 années qui le séparent des Aventures de Bernard et Bianca, sorti en 1977. Et puis, Bianca, Disney et moi… On est liés par ma grand-tante. Mais ça, c’est une histoire que je vous garde au chaud pour une prochaine fois… Néanmoins, il faut absolument que je partage avec vous un second extrait… Une nouvelle preuve que tout est lié… Vous souvenez du SérieFonia consacré à James Horner et à ses « ta-lin-lin-lin » quatre petite notes fétiches ? Je vous y démontrais que nombre de compositeurs, avant ou après lui, ont également bien fait mumuse avec ce p’tit motif que, si on commence à y faire attention, on trouve vraiment, mais alors vraiment un peu partout… 

[« The Rescuers Down Under – The Feathers » – Bruce Broughton]

Tiens, le morceau s’appelle « The Feathers »… Comme The Four Feathers… le film commun à Horner et à Miklós Rózsa… J’dis ça, j’dis rien… Ta-lin-lin-lin… Et en parlant de légendes : c’est aussi Bruce Broughton qui œuvrait sur le Moonwalker de Michael Jackson en 1988. Bon, attention : c’était réalisé par Jerry Kramer, hein, pas par Jackson.

[« Moonwalker – The Transformation » – Bruce Broughton]

Mais la même année, c’est surtout le Presidio de Peter Hyams, avec Sean Connery en lieutenant-colonel Caldwell et Meg Ryan dans le rôle de sa fille qui se fait remarquer.

[« The Presidio – Donna & Jay (Revisited) » – Bruce Broughton]

En 1993, il renoue avec le western en signant l’excellentissime Tombstone de George P. Cosmatos. En gros, c’est comme Wyatt Earp, mais avec Kurt Rusell à la place de Kevin Costner…

[« Tombstone – Aftermath » – Bruce Broughton]

J’aurais pu également inclure Chérie, j’ai agrandi le bébé, L’incroyable voyage 1 puis 2, le Lost in Space de 1998, Mickey, Donald et Dingo : Les 3 Mousquetaires, Bambi II ou encore certains épisodes de The Orville, qu’il partage avec Joel McNeely et John Debney, mais comme les vacances d’été arrivent à grands pas, c’est sur un film de… Noël que je préfère vous quitter. Je vous ramène donc en 1994, la même année que son tout aussi mémorable Baby’s Day Out, quand John Hughes (encore lui !) écrivait le remake du Miracle sur la 34è rue, initialement sorti en 1947, pour le réalisateur Les Mayfield. Dans cette version, Richard Attenborough nous faisait croire au Père Noël à travers sa si poignante interprétation de Kris Kringle… et moi, croire au Père Noël, je ne demande que ça. Surtout si son traineau arrive au son des clochettes tintinnabulantes d’un Bruce Broughton à l’âme d’enfant toute retrouvée…

[« Miracle on 34th Street – Christmas Morning » – Bruce Broughton]

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