À un mois de l’ouverture du Meeting d’hiver de l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer, les chevaux et leurs drivers sont en pleine préparation. Rencontre dans les boxes de Régis Le Vexier avec Julien Chauvin, son apprenti et son père, qui entraînent une quinzaine de chevaux à l’année à Cagnes.
« Même en hiver, je suis là dès 6h30 pour débuter ma journée avec les chevaux ». Julien Chauvin ne ménage pas les efforts de ses équidés, surtout en ce clément mois de novembre. L’apprenti de 28 ans revient ce vendredi d’une séance d’entraînement des plus classiques le long des écuries de l’hippodrome de la Côte d’Azur. Le driver raconte : « Dès mon arrivée, je soigne tous les chevaux et ramasse ceux qui ont dormi aux paddocks, ensuite on va les entraîner sur la piste de course et de promenade, tout dépend du programme ». Les entraînements se font principalement à l’attelé grâce à un sulky sur lequel s’installe le driver et qui est relié au cheval. Le sulky (voir photo ci-dessous) a connu de grandes améliorations tant concernant son poids (il est maintenant en carbone) que ses performances concernant la vitesse. Il faut dire que dans les courses de trot, à Vincennes notamment, « le Temple du Trot en France », les meilleurs trotteurs peuvent atteindre les 50 à 55 km/h.
Les espoirs de l’écurie pour le meeting : Colonel Cauvelière, Athis Deladou et de possibles bonnes surprises
Parmi les 11 chevaux présents actuellement dans les boxes dont s’occupe Julien Chauvin, qui profite également de l’aide de son père Thierry, tous ne sont pas encore prêts à cette période intensive, comme Colonel Cauvelière. Il a 4 ans et c’est un grand modèle tout noir, pas encore à maturité. Il revient les muscles saillants de son entraînement du jour avec Thierry : il a bien travaillé. Pas le temps de souffler, déjà à la douche. « Il n’y a plus d’eau chaude ! » s’alarme le père, problème heureusement vite réglé.
Au même titre que son père, il y a aussi un propriétaire de l’écurie qui donne un coup de main au quotidien, c’est Jean-Jacques Rougeboux, l’occasion de vivre sa passion pour les trotteurs au plus près de ses protégés!
Thierry nettoie son cheval avec précision. Une fois tout propre, un coup de graisse à pied sous les sabots, et c’est un déjeuner bien mérité avec son frère aîné Athis Deladou. C’est « le fer de lance de l’écurie qui est encore en retard de gains, il devrait faire un bon meeting, il va s’essayer sur la cendrée parisienne (NDLR : à Vincennes) le 25 novembre en espérant que ça se passe bien, c’est un test » nous confie Julien Chauvin.
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Il faut dire que les allocations en région parisienne sont particulièrement attractives par rapport à celles de province, et avoir un cheval qui peut bien courir à Paris est une source de satisfaction mais aussi un soulagement du point de vue financier. « Quand un cheval gagne, il contribue à payer son avoine, ses fers, ses soins, ses vacances, il se paie son année mais indirectement il participe aussi à ceux qui n’obtiennent pas de bons résultats » ajoute Julien Chauvin.
Au menu, on est loin de la nourriture pour chevaux de loisirs : c’est du Reverdy. « Ce sont des granulés particulièrement gustatives, énergétiques, complètes et idéales pour l’entraînement des chevaux : ça fait beaucoup de bouches à nourrir, quand les boxes sont pleins on passe un à deux sacs par jour ! » s’amuse à remarquer l’apprenti.
« Quasiment pas de vacances »
L’ambiance est conviviale dans les boxes de Régis Le Vexier. Ce jeune entraineur aux 160 victoires s’est affirmé au fil des années comme étant l’un des plus prometteurs de sa génération dans le Sud-Est, n’hésitant pas à faire confiance à son apprenti pour les épreuves qui leurs sont réservées lors des réunions de courses.
Ce qui ne doit pas faire oublier que derrière les 3-4 minutes que peuvent durer une course, il y a tous ces jours d’entraînement, ces heures de préparation et de transport, beaucoup de réglages de matériel, de ferrure. « Heureusement nous avons un très bon maréchal, Nicolas Duchesne, qui n’hésite pas à proposer de nouvelles ferrures qui font souvent la différence » précise Julien Chauvin.
« Il n’y a quasiment pas de vacances, c’est important de diversifier ses activités pour ne pas tomber dans la routine » poursuit l’apprenti. « Je fais du tennis et du football deux à trois fois par semaine, ça me permet de penser à autre chose ».
À n’en pas en douter, professionnels et chevaux seront prêts pour le principal objectif qui reste le Meeting d’hiver à domicile, ici à l’hippodrome de la Côte d’Azur. Non pas au galop (c’est interdit), mais au trot !
Les bonnes notes de Julien Chauvin seront à retrouver tout le long du meeting, voici déjà quelques informations qu’il nous a livrées :
« Pour les chevaux de l’écurie, il y a notre nouvelle recrue Vertigo du Klau qui pourrait être notre joker du meeting, je serais pas surpris de le voir gagner une course pendant l’hiver.
Athis Deladou, ce 6 ans est encore en retard de gains, il devrait faire un bon meeting, il sera à suivre lors de son essai à Vincennes le 25 novembre.
On a aussi Astrasia Djames une femelle au caractère bien trempé qui elle aussi devrait nous faire un bon meeting, elle a beaucoup de ressources.
Dans les plus jeunes il y a mon cheval Colonel Cauvelière qui revient de piscine, j’espère qu’il aura de bonnes courses à Cagnes, il devrait répondre présent. Chanson Douce qui a gagné hier après-midi à Marseille, elle n’a pas beaucoup de gains, elle est sur la bonne voie.
Encore plus jeunes Démocrate (NDLR : Qui vient de gagner sa course à Marseille Vivaux le 9 Novembre drivé par Régis Le Vexier) et Dear Dancer seront deux poulains qui devraient monter sur le podium ».
Christophe-Charles Crépin & Tristan Alary