Maxime Saada s’est entretenu avec Le Figaro concernant l’avenir du cinéma français et le lien très étroit que le septième art a désormais avec les plateformes de streaming. Le patron du groupe Canal+ n’est pas satisfait d’une très probable réforme accordant 12 mois de délai entre la diffusion en salles obscurs et celle en streaming.
Canal+ désavantagé par rapport aux plateformes de streaming ?
Maxime Saada est contre cette prochaine réforme de la « chronologie des médias ». Il faut voir cela comme un énorme désavantage pour le groupe. Canal+ est la première source de financement du cinéma en France. Quant aux plateformes de streaming comme Disney+ ou Netflix, leur investissement en terme de production est moindre. L’alignement de ces plateformes avec Canal+ serait donc injuste. Maxime Saada réclame au nom du groupe une diffusion 3 à 4 mois après leur sortie cinéma, soit dès la fin de leur exploitation en salle.
« si nos principaux avantages en matière de cinéma sont remis en question, il n’y aura plus de raison pour notre groupe d’investir autant dans ce domaine »
Quel avenir pour le cinéma ?
Le patron de Canal+ met en garde le domaine du cinéma. Si plus aucuns avantages concurrentiels n’est à tirer de ce milieu, le groupe n’aurait plus d’intérêts à produire et apporter un soutien financier au cinéma.
« le cinéma français court droit à sa perte »
Le président du directoire fait ensuite référence à Mediapro, et les conflits autour des droits de diffusions pour la Ligue 1 : « Comme il n’y a pas eu de miracle Mediapro, il n’y en aura pas non plus cette fois. Les plateformes ? Forcées à investir dans des films alors que leur modèle est plutôt tourné vers les séries. Le secteur du septième art hexagonal ? Il sera le premier perdant dans cette affaire. »
Du point de vue du cinéma, Canal+ qui réclame une diffusion directe après la fin d’exploitation, peut être un danger. Le monde du cinéma qui sort à peine d’une crise sanitaire qu’elle a prit de plein fouet. Cette diffusion ultra rapide pourrait avoir un impact négatif sur le nombre de spectateurs se rendant en salle. Maxime Saada affirme : « Ce n’est pas parce que 5 millions d’abonnés à Canal+ sont en mesure de voir les films 3 ou 4 mois après leur sortie que cela nuira à la force d’attraction des salles. »