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Le cannabis divise les candidats de la primaire à gauche

Les différents candidats, Manuel Valls et Benoît Hamon en tête, ont exprimé des points de vue divergents concernant la légalisation du cannabis lors du deuxième débat de la primaire de gauche.

 

Manuel Valls (à gauche) et Benoît Hamon en 2012 (© Lemouton Stéphane/ABACA)

Manuel Valls (à gauche) et Benoît Hamon en 2012 (© Lemouton Stéphane/ABACA)

Légaliser le cannabis pour mettre l’accent sur la prévention

Visiblement, il n’y a pas que le sujet de l’accueil des migrants qui divise la gauche.

Benoît Hamon et Manuel Valls se sont opposés lors du deuxième débat des primaires de la gauche, qui se tenait hier soir, sur la question du cannabis. L’ancien ministre de l’Éducation nationale a pour projet de légaliser le cannabis, un produit illicite mais qui aurait déjà été consommé par plus de 13 millions de français. « La prohibition n’est efficace ni contre la consommation ni contre le trafic » a assuré Benoît Hamon, qui projette de légaliser la distribution du cannabis afin de mieux la contrôler.

Cette mesure pourrait également permettre d’assurer une prévention plus soutenue au même titre que la consommation d’alcool et de cigarette. « Le cannabis peut conduire à des addictions extrêmement graves » a-t-il ensuite insisté, promettant par la même occasion que le budget de 500 millions d’euros que l’Etat accorde chaque année à la lutte contre le cannabis sera consacré à la prévention.

Valls axe son discours sur la répression

Autre son de cloche du côté de Manuel Valls. L’ex-Premier ministre juge au contraire qu’il faut « des interdits dans une société ». Pour lui, la prévention que préconise Hamon ne sera pas suffisante pour stopper cette économie souterraine. « Si vous légalisez le cannabis, vous aurez de toute façon un cannabis plus dur, coupé autrement, qui alimentera d’autres trafics (…) Donc, de toute façon, les trafics vont continuer et ce sera encore plus difficile en matière de santé publique ».

Un Manuel Valls refusant de modifier son discours à ce sujet. Une seule solution : la répression. Un peu risible de la part de quelqu’un qui avait pourtant admis sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin, en 2014, qu’il avait déjà consommé du cannabis au cours de sa vie (le montage façon « Thug Life compilation » vaut vraiment le coup d’oeil) :

Peillon et Montebourg ne se prononcent pas

Vincent Peillon et Arnaud Montebourg n’ont pas tenu à prendre clairement position sur le sujet. Peillon a quand même évoqué « les échecs » de la prohibition. Cela reste néanmoins pour lui une question qui nécessite un vrai débat qui « mérite une grande conférence nationale ».

Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, deux autres candidats à la primaire de la gauche (© AFP)

Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, deux des autres candidats à la primaire de la gauche (© AFP)


Montebourg, quant à lui, a estimé que « nous avons un débat à ouvrir ». Toutefois, même si le sujet reste important, il ne faudrait pas qu’il accapare toute l’attention durant les primaires. « Je pense inutile que l’élection présidentielle se déroule autour d’un sujet de cette nature », a-t-il conclu.

Pour ou contre ?

Et comme ce débat nous concerne tous, nous sommes allés voir dehors, par ce froid de canard, quel était l’avis des citoyens autour de la question « Le cannabis : pour ou contre ? » Petit thermomètre de rue.

« Je trouve que ça n’est pas quelque chose de grave donc je vois pas pourquoi cela serait illégal. Si ça a déjà été légalisé dans plusieurs pays à travers le monde, cela prouve bien qu’on peut maîtriser la consommation en évitant les excès » Samira, 28 ans

« Contre ! Ça reste des substances très addictives et ça peut avoir des effets très nocifs sur la vigilance sur la route par exemple. Vous imaginez une seule seconde qu’un conducteur complètement défoncé au volant vienne provoquer un accident avec moi pendant que mes gamins sont à l’arrière ?! Je suis peut-être dans l’excès mais c’est pour montrer la dangerosité du produit » Elisabeth, 39 ans

« Je suis plutôt pour en ce qui me concerne. Cela pourrait éviter que les jeunes prennent des produits qui sont recoupés avec du pneu ou connerie du genre. Des produits qui sont nettement plus dangereux comparé à ce qu’on peut trouver en Hollande, un pays où la weed est vraiment pure et de qualité » Jérôme, 24 ans

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