Ce jeudi 19 août, l’association L214 provoque à nouveau l’effroi général en diffusant les premières images de son enquête dans la porcherie des Tremblats 2, à Annay-Sur-Serein, dans l’Yonne. L’un des employés de l’élevage, aujourd’hui suivi par un psychiatre, a accepté de témoigner à visage découvert afin de dénoncer la maltraitance subie par les animaux de cette porcherie.
La porcherie des Tremblats 2 : un employé témoigne
Si L214 a aujourd’hui pu diffuser ces images, c’est notamment grâce au témoignage de Grégory, ancien employé de la porcherie des Tremblats 2. Après avoir travaillé pendant près de 2 ans et 2 mois dans cet élevage porcin et avoir tenté, sans succès, de prévenir ses supérieurs de ce qu’il avait pu constater au sein de cet élevage, Grégory a pris la décision de lancer l’alerte en témoignant à visage découvert pour l’association L214.
Une maltraitance poussée à l’extrême
L’association a partagé dans cette nouvelle enquête des images d’une rare violence laissant entrevoir le genre de traitement qu’ont pu subir les animaux de cet élevage. Entre autres, on peut y voir des animaux déplacés à coups de tournevis ou de pile électrique, des porcelets violemment claqués sur le sol puis laissés à l’agonie pendant plusieurs heures, ou encore des castrations et coupages de queues réalisées à vif sur les animaux. Grégory, qui dénonce par ailleurs un « acharnement » inutile et cruel sur les truies de l’élevage, a également capturé des images d’animaux tuméfiés et couverts de blessures — qui ne sont pas soignées —.
Parmi tous les faits de maltraitance auxquels Grégory a pu assister au cours de ces deux années de travail aux Tremblats 2, une histoire en particulier a marqué sa mémoire : celle d’une truie qui a été frappée à la masse pendant deux jours d’affilé avant d’être abattue. « Ils ont mis 14 coups de matador pour essayer de la tuer. Et toute la journée, ils l’ont tapée à la masse. » commence Grégory. « Ils n’ont pas réussi à la tuer […] Ils l’ont mise dans un petit box pour la nuit pour la tuer le lendemain. Quand j’ai repris le boulot le lundi, ils m’ont dit qu’ils n’[avaient] pas réussi à la tuer le lendemain à la masse, du coup ils l’ont tuée au fusil. »
« Je n’ai jamais vu un contrôle »
Outres la violence exercée par les employés de l’élevage sur ces animaux, leurs conditions de vie sont par ailleurs plus que misérables. Les truies de cet élevage, entassées les unes sur les autres lorsqu’elles sont placées dans leur box ou bien immobilisées entre deux barres de fer alors qu’elles nourrissent leurs petits, peuvent à peine bouger. Et dans la zone d’équarrissage, des images de cadavres d’animaux empilés les uns sur les autres, grouillant de vers. Des images qui laissent ainsi questionner le respect de la règlementation en vigueur dans cet élevage. « En 2 ans et 2 mois que j’ai travaillé là-bas, je n’ai jamais vu un contrôle », déclare Grégory, scandalisé par ce qu’il a pu y voir.
Profondément affecté par le traitement infligé aux animaux, l’employé a alors tenté d’alerter ses supérieurs, sans succès. « Suite aux maltraitances, j’ai envoyé des SMS à mon chef […] pour lui dire ce qu’il se passait. Il changeait toujours de discussion. […] Quand je suis revenu aux Tremblats 2, au bout d’une semaine, j’ai vu que c’était toujours pareil. Alors j’ai pris une initiative, j’ai appelé le directeur. Je l’ai eu par téléphone, et rien. Il s’en fout. » Un énième rejet qui a poussé Grégory à porter plainte lui-même auprès des forces de police et, finalement, à contacter L214 afin de lancer l’alerte.
L214 porte plainte
Suite à ce témoignage et aux images partagées par cet employé des Tremblats 2, L214 a pris la décision de porter plainte contre cet établissement pour sévices graves et infraction à la règlementation. Dans un communiqué, l’association a ainsi déclaré demander au préfet de l’Yonne « des mesures immédiates », comprenant l’inspection de l’élevage en question, l’application de sanctions pour les infractions relevées ainsi qu’une mise aux normes dans les plus brefs délais.
Grégory, lui, espère bien que ce dont il a été témoin ne se reproduira plus. « Ce que je voudrais bien, c’est que le responsable ne travaille plus dans ce domaine-là. Et puis qu’il ferme la boîte, complètement, parce que ça continuera tout le temps» a-t-il ainsi déclaré, alertant par la même occasion sur la possibilité de traitements similaires dans les autres élevages du groupe. « Il y a 5 porcheries, ça doit se passer pareil dans les 5. C’est les mêmes gens, les mêmes patrons. »
L214 a d’ores et déjà lancé une pétition — consultable ici — demandant des sanctions immédiates pour les responsables de la porcherie des Tremblats 2 ainsi que l’interdiction de la coupe des queues à vif et le claquage des porcelets, pratique jugée barbare et cruelle.
Retrouvez le témoignage intégral de Grégory dans cette vidéo partagée par L214.
Attention ! Cette vidéo contient des images choquantes