VL a pu regarder le reportage d’Envoyé Spécial, consacré ce jeudi à la production d’avocats. Adoré par les Français, la production de ce fruit se fait au Mexique au détriment de l’environnement, et parfois en toute illégalité.
L’or vert. C’est le terme que les producteurs mexicains emploient régulièrement. En effet, l’avocat possède de nombreuses vertus et les français en sont les plus gros consommateurs d’Europe… mais à quel prix ? Envoyé Spécial lève le voile sur une industrie en pleine expansion au Mexique, le premier producteur mondial. L’exploitation a notamment triplé dans l’état du Michoacan, auparavant ravagé par le chômage : une aubaine. Face à ce business fructueux, on découvre que les narcotrafiquants sévissent et sèment la terreur sur les producteurs avec des taxes, des enlèvements d’enfants, des rackets, voire en s’appropriant des terrains pour faire pousser le fruit illégalement. Exemple avec l’un des gangs les plus dangereux du Mexique, Los Caballeros Templarios (« Les Chevaliers templiers »), qui demandait une taxe de 10% des récoltes sous peine de mort.
« Quand une personne refusait de donner l’argent demandé, ils venaient l’enlever. Il y a beaucoup de gens qui ont retrouvé la tête coupée de leurs proches, poursuit-il. C’était fréquent. Ils coupaient la tête, puis la laissaient sur le seuil de la maison. » – Un témoin, dans Envoyé spécial
Le producteur évoque également dans le sujet plusieurs personnes encore portées disparues, et se souvient, d’enlèvements et de meurtres chaque semaine dans la région de Tancitaro.
L’enjeu écologique également évoqué
Pour faire face à la demande, les producteurs n’hésitent pas à s’approprier des forêts, à les raser et à faire pousser des avocats. En dix ans, c’est 170 000 hectares de pins qui ont été rayés de la carte en toute illégalité. Le ministère de l’Environnement mexicain réagit et emploie des personnes chargées de surveiller l’activité.
Jaime Chavez se rend donc fréquemment dans les bois de la région afin de repérer les plantations illégales. Au bout de deux heures de recherches, les arbres subissent le même sort que des plants de cannabis ou autres drogues : les avocatiers sont coupés à la racine par la police, afin d’éviter leur repousse…