Depuis vendredi soir et l’interruption des César après qu’une militante écologique soit entrée sur scène, tout le monde y va de son interprétation. Ahmed Sylla a expliqué ce qui s’est passé.
Vendredi soir, une militante écologique a fait irruption sur scène durant la cérémonie des César portant un T-Shirt « 761 days left » en référence à un rapport du GIEC.
L’antenne a immédiatement été coupée. Mais depuis samedi, et la parution d’images où l’on voit la militante évacuée par le service d’ordre, les réseaux sociaux sont en feu, chacun y va de son avis, criant à la « censure« , fustigeant au passage Ahmed Sylla et Léa Drucker (comparés aux personnages du film Don’t Look Up de Netflix et les accusant de se moquer de la cause). Aucune prise de distance, chacun y va de son analyse sans se poser la moindre question et le tout, sur la base de photos et « après coup » c’est à dire une fois que l’on connaît le message et sa tonalité pacifique (ce qui n’est pas le cas où moment de « l’intrusion »).
Avant de rapporter les explications fournies par Ahmed Sylla sur son compte Instagram, rappelons que toute chaîne doit maîtriser son antenne : en gros, tout le monde ne peut pas arriver sur un plateau et porter sa parole sans que la chaîne ne soit au courant. Rappelons qu’au moment où cette militante arrive sur scène, personne ne sait ce qu’elle va dire ou faire, et qu’une fois qu’elle l’a dit ou fait, il est trop tard pour couper, la responsabilité de la chaîne est engagée de facto puisqu’elle n’a pas coupé. Et contrairement à ce qu’on a pu lire, c’est très différent que d’ouvrir l’antenne à une parole certes extrême mais à laquelle on va pouvoir porter la contradiction parce qu’on sait potentiellement ce qu’elle va pouvoir dire. L’attitude la plus efficace est donc la coupure antenne afin de garder le contrôle. Certains diront qu’on aurait pu lui demander la teneur de son message et la laisser parler après le retour antenne. Mais si on se rapporte à ce qu’explique Ahmed Sylla, la militante semblait vouloir délivrer un message de manière « visuelle » et n’avait pas de discours.
Samedi après-midi, sous le feu des critiques, l’humoriste a raconté ce qui s’est passé : « Cela s’est passé en plusieurs étapes dans ma tête parce que ça a été coupé chez vous. Donc, la fille arrive sur scène. Moi, évidemment, je fais ma vanne, parce que je ne sais pas qui est cette personne, ni ce qu’elle veut. Elle rentre, je regarde Léa. Je la regarde, et elle ne parle pas » explique-t-il dans une story Instagram. Poursuivant son explication : « Au moment où c’était coupé chez vous, nous ça dure encore un petit moment sur scène. Elle ne dit pas un mot. Elle reste la main levée avec le t-shirt. Moi je le lis et je ne capte pas tout de suite. (…) J’essaye de parler avec la demoiselle. (…) Elle ne répond pas« . Entre alors le service d’ordre de l’Olympia qui veut raccompagner la militante vers la sortie. « Il n’y a eu aucune, aucune, aucune violence. Je sais qu’il y a eu une photo qui est sortie, où on la voit soulevée. C’est parce qu’au moment où la sécurité est arrivée, elle s’est mise par terre. Forcément, on n’allait pas la traîner comme un vulgaire sac poubelle. Ils l’ont portée, ils l’ont évacuée. C’est tout ce qu’il s’est passé« . Et il conclut en disant qu’à aucun moment, il n’a voulu se moquer du combat contre le réchauffement climatique.