A l’âge de 101 ans, Josef Schütz a été condamné à 5 ans de prison. Il était gardien de camp SS en Allemagne et il est aujourd’hui le plus vieil accusé de crimes nazis.
Poursuivi pour complicité
Son procès a commencé en octobre. Josef Schütz est poursuivi pour « complicité » dans le meurtre de plus de 3500 prisonniers dans le camp de Sachsenhausen au nord de Berlin. C’est là qu’il a opéré pendant 3 ans, entre 1942 et 1945, en tant que gardien de camp. Le parquent l’a ainsi condamné à 5 ans de prison. Pendant le procès, le président du tribunal de Brandebourg-sur-la-Havel Ugo Lechtermann s’est adressé à Josef Schütz. « Pendant trois ans vous avez regardé comment des prisonniers étaient torturés et tués sous vos yeux » a-t-il déclaré avant d’ajouter « Par votre présence, vous avez soutenu. Toute personne voulant fuir le camp était fusillée. Ainsi, tout gardien de camp a participé activement à ces meurtres. »
Par votre présence, vous avez soutenu. Toute personne voulant fuir le camp était fusillée. Ainsi, tout gardien de camp a participé activement à ces meurtres.
Ugo Lechtermann
Un accusé qui a nié les faits
Josef Schütz a de son côté déclaré « Je ne sais pas pourquoi je suis là. Je dis la vérité. Je n’ai rien à voir avec la police ou l’armée, tout ce qui a été dit est faux. » Les récits de son passé qu’il a donné étaient cependant contradictoires. Son avocat, Stefan Waterkamp, a lui annoncé qu’il irait en cassation. Cela repousse à 2023 au plus tôt l’application de la peine de 5 ans de prison. Cela a cependant peu de chances de se produire au vu de l’état de santé fragile de Josef Schütz.
Si le jugement arrive aussi tard, c’est notamment en raison de la décision de la Cour fédérale de justice de 1969. Elle avait alors estimé qu’il était nécessaire d’apporter des preuves concrètes de complicité pour condamner un accusé. La simple présence dans un camp ne suffisait donc pas. Aujourd’hui, neuf instructions portant sur des crimes nazis sont encore en cours. Mais le plus jeune accusé est âgé de 95 ans.