Jeudi 28 novembre 2024, deux députés ont failli en venir aux mains au sein de l’Assemblée nationale. Un quiproquo entre les deux hommes dont l’un est socialiste et l’autre du Modem. La raison : la réforme des retraites.
Aux alentours de 22 heures, le jeudi 28 novembre 2024, l’Hémicycle de l’Assemblée nationale a failli se transformer en ring de boxe. Lors du niche parlementaire de La France Insoumise au sujet de la réforme des retraites. Deux députés en sont presque venus aux mains. Le député Modem Nicolas Turquois s’est approché du député socialiste Mickaël Bouloux en l’accusant d’avoir été victime de menaces auprès de sa famille : « Ma famille a été menacée ! Et ce sont des personnes de ton village », souligne Le Figaro, peu après une suspension de séance.
« Je présenterai mes excuses, j’ai pété un câble… »
Nicolas Turquois aurait été victime de menaces, d’insultes et de pressions au téléphone assure une source du parti à l’AFP. Une situation qui aurait pu déraper. Et dont le député du Modem regrette lors de sa prise de parole, ce vendredi 29 novembre au sein de l’Assemblée nationale : « Je présenterai mes excuses, j’ai pété un câble comme on peut dire ». L’élu de la Vienne en a profité pour recontextualiser la querelle au micro de BFMTV : « Depuis deux jours, une liste de députés a été largement diffusée par les réseaux de La France Insoumise, y compris envoyée à mes proches. Que j’assume en responsabilité mes décisions politiques c’est une chose, qu’on mette la pression sur les proches en est une autre« , se plaignant d’avoir été ciblé par LFI suite à ses 85 amendements. Des amendements pour les bloquer sur le sujet de la réforme des retraites.
« Proche » du député Mickaël Bouloux, Nicolas Turquois a demandé l’avis de son confrère socialiste sur ce sujet à l’Assemblée nationale. Il affirme à BFMTV, que c’est à ce moment que la situation aurait dérapé : « Je lui ai demandé ce qu’il en pensait, il m’a dit qu’il ne partageait pas. Je lui ai dit que ce serait intéressant de le dire, il m’a dit qu’il ne pouvait. […] Le sujet a dérapé à partir de ce moment-là ». Sachant que le député socialiste connaît la famille du député Modem.
Le lendemain de l’altercation au micro de BFMTV, Nicolas Turquois a assuré vouloir présenter « ses excuses » à Mickaël Bouloux : « Ce ne sont pas des méthodes démocratiques. On ne fait pas des listes, on ne les envoie pas aux proches de ceux qui essaient de s’engager en politique. […] Je présenterai mes excuses, j’ai pété un câble comme on peut dire. Mais, à la base il y a des choses qui sont inacceptables ».
Une « beigne » à l’Assemblée nationale ?
Un député LFI s’est lui aussi plaint d’avoir reçu des menaces de la part de Nicolas Turquois lors de l’altercation. Peu de temps après l’incident, Antoine Léaument a pris la parole au sein de l’Assemblée nationale : « Ce qui s’est passé tout à l’heure est extrêmement choquant. […] L’un de vos collègues a menacé d’abord notre collègue socialiste. Puis, alors que je lui demandais de quitter l’Hémicycle, est venu me menacer« , a-t-il déclaré. Dans la suite de sa prise de parole, Antoine Léaument a assuré qu’il aurait pu se prendre « une beigne » à ce moment précis : « Heureusement Monsieur Fesneau que vous étiez là pour retenir le collègue de votre groupe et que les huissiers sont intervenus, car sinon je ne suis pas sûr du fait que je ne me serais pas pris une beigne« .
De son côté, Nicolas Turquois réfute les « accusations » du député LFI. « Je n’ai eu aucune volonté de lui asséner une beigne comme il le dit. Il m’a d’abord insulté et donc je suis allé vers lui de façon effectivement dynamique, on va dire ça, pour m’expliquer avec lui », a-t-il souligné à nos confrères de BFMTV. Nicolas Turquois n’a aucune volonté d’aller présenter ses excuses au député LFI, Antoine Léaument. Cependant, les antécédents de Nicolas Turquois ne jouent pas en sa faveur. En juillet dernier, le député avait déjà failli se battre avec des députés RN.