Le spectacle “La Dame de Pierre” fait parler : une comédie musicale grandiose qui rend hommage à Notre-Dame de Paris, mais aussi une cible très politique puisque des syndicats (notamment la CGT) demandent son annulation.
« La Dame de Pierre » est une fresque musicale grandiose, écrite et mise en scène par Corentin Stemler, jeune metteur en scène et fondateur de Symphonie Productions. La musique originale est signée Richard Liégeois. Le spectacle est conçu comme un hommage à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il retrace plus de huit siècles d’histoire. Il a été produit par Symphonia Productions, une association fortement impliquée : plus de 200 bénévoles (comédiens, danseurs, techniciens) y ont travaillé depuis 2020. La première représentation a lieu le 30 juin 2023. Après le Palais des Congrès de Paris, le spectacle a tourné dans toute la France. Avec une date prévue à Aix-en-Provence le 16 novembre 2025.
« La Dame de Pierre » un spectacle ambitieux… et chargé de symbolique
» La Dame de Pierre » n’est pas un petit show : c’est une fresque historique et visuelle qui retrace l’histoire de Notre-Dame de Paris. Elle prend place du Moyen Âge à nos jours. Elle contient des tableaux musicaux, de danse, du théâtre. Selon les producteurs, des centaines d’artistes sont impliqués (choristes, danseurs, musiciens). Avec une scénographie imposante, des décors travaillés, des costumes, des effets. Le but : célébrer la cathédrale, sa portée symbolique, son rôle dans la mémoire collective.
Ce type de spectacle vise clairement un grand public, avec un mélange d’émotion, d’histoire, de grand show.
Pourquoi certains veulent l’interdire ?
La polémique a éclaté autour de la répétition programmée à l’Arena de Pays d’Aix, le 16 novembre 2025. Des syndicats (notamment des branches liées à la CGT, mais aussi la FSU-SNUIPP) appellent à bloquer le spectacle. Leur argument : selon eux, « La Dame de Pierre » serait davantage qu’un simple hommage, ce serait un « numéro pseudo-historique » avec des « relents réactionnaires« .
Ils estiment que le spectacle revisite l’histoire française à travers une grille conservatrice, voire réactionnaire. Pour eux, ce n’est pas innocent. Sur les réseaux ou via des vidéos, certains dénoncent également un « outil de propagande« . Ce dimanche 16 novembre 2025, ce sont 80 manifestants (selon La Provence) qui sont venues dénoncer le spectacle qu’ils qualifient de « révisionniste« .
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La réaction des producteurs
Corentin Stemler, le metteur en scène, ne cache pas sa colère. Selon lui, cette mobilisation syndicale est une tentative de censure.
« Il y a des syndicats qui veulent faire annuler le spectacle. Syndicats qui sont là pour défendre les droits des travailleurs et qui veulent, en fait, nous empêcher de faire vivre les 100 personnes qui participent à La Dame de Pierre. C’est évidemment une tentative de censure, d’expliquer aux gens ce qu’ils ont le droit de voir ou de ne pas voir. Il faut arrêter de politiser tout »
Corentin Stemler, metteur en scène (Europe 1)
De leur côté, les producteurs assurent que la représentation aura lieu, avec un dispositif de sécurité renforcé pour garantir un bon déroulé.
Les enjeux plus larges de « La Dame de Pierre »
Au-delà du spectacle, cette polémique renvoie à d’autres questions. Qui décide de raconter l’histoire ? Quand on met en scène des épisodes historiques (les bâtisseurs, les rois, les guerres, les restaurations), quel regard poser ?
Cathérine Lecoq, déléguée du Syndicat Français des Artistes, dénonce sur ICI Provence. Un spectacle qui selon elle « participe d’un projet qui est clairement énoncé par Monsieur Pierre-Édouard Stérin, le projet Périclès. Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes. On ne peut pas penser que ce soit pour éclairer les esprits, il y a un projet politique évidemment « .
Certains des critiques disent que le financement du spectacle provient de donateurs conservateurs. C’est le cas du média blast! qui évoque des « financement de la cathosphère la plus réactionnaire« . Un financement soulève la question de l’influence des mécènes dans la culture.
Si des syndicats obtiennent l’interdiction d’un spectacle, est-ce le début d’une logique de “contrôle” idéologique sur la création culturelle ?