Eric Dupond-Moretti a annoncé la création d’un pôle judiciaire spécialisé dans les vieilles affaires. Mais savez vous ce que sont les « cold cases »
C’est une décision qui pourrait permettre de résoudre certaines affaires judiciaires françaises. Le ministre de la justice a annoncé, lors d’une interview pour 20 Minutes, la création d’un pôle dédié aux « cold cases » à partir du 1er mars. Il s’agit d’affaires criminelles non résolues qui vont pouvoir être relancées activement grâce à cette décision. Parmi elles, on peut citer l’affaire du petit Gregory ou bien la tuerie de Chevaline, qui a été relancée tout récemment. Des affaires non élucidées qui manquent de preuves, de témoins, d’avancées technologiques ou bien tout simplement de ressources, qu’elles soient temporelles ou financières.
Cette décision était nécessaire selon le ministre, car comme il l’a souligné, les juges ne sont pas affectés éternellement sur une affaire et sont souvent remplacés, ce qui entrave son avancée : « On voit ainsi dans les très longs dossiers, les dossiers complexes, trois ou quatre magistrats qui se succèdent ». Une réflexion qu’il complète en soulignant que ces affaires subissent les conséquences du temps et qu’elles deviennent, au final, de plus en plus compliquées : « Le temps qui passe est le plus mauvais ennemi de l’élucidation d’une affaire, parce que parfois les témoins vont vivre ailleurs, parce que la mémoire s’estompe, pour mille raisons »
La création de ce pôle permettrait donc au personnel judiciaire de se concentrer uniquement sur ces affaires, permettant donc des avancées majeures. Le ministre de la justice a donc confié à 20 Minutes quelles seront les personnes affiliées à ce pôle : « Trois juges d’instruction intégreront ce pôle, un premier vice-président et deux vice-présidents […] Au parquet, il y aura un magistrat et ils seront accompagnés par trois greffiers et deux juristes assistants »
Une décision qui pourrait drastiquement changer le cours de 241 affaires car aujourd’hui, comme le rappelle le ministre, il existe « 173 crimes non élucidés pour lesquels la justice est saisie et 68 procédures de crimes sériels ». Ce pôle sera donc installé sur la cour d’appel de Versailles, situé à Nanterre.