Depuis quelques semaines, la Méditerranée fait face à ce que les scientifiques appellent une « canicule marine », un terme souvent méconnu du grand public.
La canicule marine est une période où les températures de la mer sont anormalement chaudes. On commence à parler de “canicule marine” lorsque les seuils définis localement sont dépassés pendant au moins cinq jours. Depuis le mois de mai, un satellite se trouvant au large de Marseille a mesuré des anomalies de température très importantes. 6,5 °C de plus que la moyenne dans la Méditerranée durant plus de 70 jours. En Corse, la température de l’eau est montée jusqu’à 30 °C soit 4 à 6 degrés de plus que la normale.
« La Méditerranée affiche une température 5 à 6° au-dessus de la normale à cause des canicules successives depuis juin et l’absence de vent du nord.”
Pascal Romans, conservateur de l’Observatoire
Océanologique de Banyuls-sur-Mer, pour Midi Libre
Ce phénomène inquiète de plus en plus les scientifiques et s’accentue avec le réchauffement climatique. En effet, en 40 ans, les vagues de chaleur se sont multipliées par deux. La canicule marine a un impact direct sur la biodiversité marine. Les hautes températures détruisent les herbiers marins, de grandes prairies sous-marines. Ces dernières assurent un habitat pour beaucoup d’espèces. Aujourd’hui plus de 1000 espèces sont menacées à cause des canicules marines et migrent vers des eaux plus froides. Alors que d’autres espèces plus exotiques viennent près de nos côtes françaises. La “canicule marine” met en danger l’écosystème de la mer.
Le “blob” est le nom qu’on donne à la plus longue et la plus intense canicule marine jamais enregistrée à ce jour dans le monde. Elle a eu lieu entre 2013 et 2015 dans l’Océan Pacifique nord. Elle a détruit des millions de poissons et favorisé la multiplication d’algues néfastes à l’industrie de la pêche.