En ce début août rien n’est plus normal que de vouloir s’évader quelques jours à l’étranger pour y passer les vacances avec son ou sa bien aimé(e). Les touristes homosexuels devront toutefois rester sur leurs gardes cette année encore. Plus de soixante-dix pays pénalisent toujours l’homosexualité. Les voyageurs étrangers peuvent alors encourir la prison, voire la peine de mort. Top 25 des pays à éviter si l’on est homosexuel.
Selon les différents pays dans le monde, les droits des personnes homosexuelles sont plus ou moins restreints : liberté d’expression, rapports sexuels, mariage, droit d’adoption … Certaines constitutions pénalisent et criminalisent l’homosexualité. Quand ce n’est pas le cas, la stigmatisation est parfois telle qu’il vaut mieux éviter certains pays.
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1 – En Europe
La Russie et la Tchétchénie : De la place rouge à la région de Vladivostok, la Russie voit chaque année son nombre de touristes augmenter. En Russie, le Code pénale n’interdit pas l’homosexualité, mais elle reste sévèrement stigmatisée voire réprimée. En 2014, aux Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, le président Vladimir Poutine exprimait le souhait de ne voir aucun sportif homosexuel concourir. La Tchétchénie (région contrôlée par la Russie) a vu sa situation s’aggraver depuis que Vladimir Poutine a « installé » à sa tête Ramzan Kadyrov. On soupçonne ce dernier de faire la chasse aux personnes homosexuelles, de les torturer et même de les faire exécuter. En octobre dernier, les autorités tchétchènes ont annoncé le décès du chanteur homosexuel russe Zelimkhan Bakaev, torturé et exécuté.
La Turquie: Située à la croisée des mondes, la Turquie attire de nombreux Français chaque année par la beauté de ses paysages et sa richesse en monuments. En théorie, aucune loi ne pénalise l’homosexualité dans ce pays. Les personnes homosexuelles sont pourtant fréquemment victimes de harcèlement de rue et de violences peu punis par la justice. Les crimes et les discours de haine sont monnaie courante.
2 – En Afrique
Le Nigeria: En Afrique, l’homosexualité est illégale dans près de quarante pays. Le Nigeria en fait partie et criminalise les rapports sexuels entre hommes. Destination moins prisée, les personnes homosexuelles ont tout intérêt à l’éviter. Chaque année des dizaines de personnes sont arrêtées et inculpées pour homosexualité. Plus dangereux encore sont les risques de lynchage. Une grande majorité de la population nigérienne reste opposée aux pratiques homosexuelles.
Le Maghreb (Tunisie, Maroc, Algérie et Égypte): Le Maghreb est l’une des régions les plus touristiques d’Afrique. Ces derniers temps, ce ne sont pourtant ni ses plages, ni le Sahara qui ont fait parler d’elle. La répression des personnes homosexuelles y est très forte. En Tunisie de nombreux gays ont déjà dû subir la torture et les fouilles anales des autorités. L’homosexualité y est passible de plusieurs mois à plusieurs années de prison. Les risques de stigmatisation et d’humiliation sont similaires dans ses pays voisins. Au Maroc notamment, les rapports charnels homosexuels ne sont pas illégaux mais sont dénoncés à travers des lois moralisatrices portant sur la débauche ou l’indécence. En Algérie, l’article 333 du Code pénal criminalise les relations et rapports homosexuels.
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Le Kenya et la Tanzanie: Les deux pays limitrophes sont mondialement connus pour leurs somptueux safaris au pied du Kilimandjaro. Ces derniers sont peu recommandés pour des personnes homosexuelles. En septembre dernier, plusieurs personnes ont été arrêtées pour homosexualité à Zanzibar (Tanzanie) alors qu’elles suivaient la formation d’une ONG spécialisée dans la lutte contre le Sida. Le commandant régional de la police Hassan Ali Nasri s’était ainsi exprimé à la télévision gouvernementale : « La police ne peut pas fermer les yeux sur cette pratique ». Quand au Kenya, l’article 162 du Code pénal pénalise l’homosexualité.
Madagascar: Les relations sexuelles consenties entre adultes de même sexe ne sont pas punissables par la loi sur l’île. Attention cependant. D’après l’article 331 du Code pénal, l’âge de consentement à des rapports sexuels pour les personnes de même sexe est de 21 ans alors qu’il est de 14 ans pour les personnes hétérosexuelles.
Le Sénégal: De l’autre côté du continent, le Sénégal est une autre des destinations appréciées des touristes. Une autre frontière à ne pas franchir pour les personnes homosexuelles sous peine d’enfreindre l’article 319 du Code pénal.
3 – En Amérique
La Jamaïque: L’île de Bob Marley fascine pour sa faune et sa flore uniques au monde. Mais l’île n’est pas une destination de choix pour les personnes gays. La sodomie est qualifiée de « crime abominable » dans l’article 76 du Code pénal et si la pénétration a été avérée (article 79), les accusés risquent jusqu’à dix ans d’emprisonnement.
La Barbade et la Dominique: Ces deux îles des Caraïbes sont appréciées pour leurs plages somptueuses et leurs parcs nationaux. Pour sodomie, on encoure de cinq à trente-cinq ans d’emprisonnement à la Dominique (article 16 du Code pénal) et emprisonnement à vie à la Barbade (article 9 du Code pénal, chapitre 154). L’article 12 condamne lui les rapports « indécents » passibles d’une peine de dix de prison.
4 – En Asie et au Moyen-Orient
L’Inde: Le deuxième pays le plus peuplé au monde attire chaque année de nombreux touristes qui se précipitent aux abords du Taj Mahal. Depuis quatre ans aucune peine d’emprisonnement en vertu de l’article 377 du Code pénal n’a été relevée par les associations défendant les droits des personnes homosexuelles. Celles-ci dénoncent toutefois la forte stigmatisation sociale envers les membres de la communauté LGBT. Malgré tout, l’Inde se dirige progressivement vers une dépénalisation définitive de l’homosexualité.
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L’Indonésie: L’île de Bali est réputée pour son offre généreuse de plages et discothèques gays. Deux provinces de l’archipel condamnent toutefois les rapports homosexuels. Selon certains témoignages il vaut mieux éviter les démonstrations d’affection en public sur l’ensemble du territoire (hors Bali). Les pressions sociales sont en effet très fortes pour faire interdire les relations sexuelles hors mariage. Aussi préférez Bali ou Jakarta pour passer vos vacances. Aceh est particulièrement dangereuse pour des personnes homosexuelles.
Les Maldives: Autre archipel de beauté, les Maldives sont réputés pour leurs nombreux atolls et récifs coralliens. Les articles 410, 411 et 412 du Code pénal rendent illégale l’homosexualité. Aussi, il est impératif de rester prudent et de ne pas sortir des zones touristiques.
La Malaisie: Le simple fait d’être homosexuel est illégal en Malaisie (article 377 du Code pénal). La stigmatisation et l’humiliation sociales envers les couples de même sexe sont importantes. En février dernier, le Sinar Harian, l’un des principaux quotidiens nationaux a provoqué un tollé en publiant une liste de signes distinctifs permettant de reconnaître les personnes homosexuelles.
Singapour: Dans la cité État c’est également l’article 377 qui pénalise l’homosexualité. Jusqu’en 2007 il interdisait le sexe anal et oral. Après sa révision, il a été décidé de conserver le passage interdisant le sexe anal et oral pour les personnes de même sexe.
La Palestine et la Jordanie: La bande de Gaza et la Jordanie très appréciée pour sa merveille de Petra sont voisines d’Israël, pays relativement ouvert concernant les droits des personnes homosexuelles. Mais en Palestine, la sodomie et les rapports charnels « contre nature » sont punissables de quatorze ans d’emprisonnement. La situation est toute aussi dangereuse en Jordanie. L’année dernière, le frère du roi a déclaré son homosexualité. Il a rapidement dû faire une demande d’asile à la Norvège de peur d’être torturé ou exécuté.
Oman: Oman est aujourd’hui le pays le plus touristique de la péninsule arabique. Considéré comme moins conservateur que ses pays voisins, le sultanat promeut un islam modéré, l’ibadisme, cohérent avec l’existence de l’homosexualité. Malgré cela, les articles 33 et 22 du Code pénal condamnent toujours l’homosexualité. Du reste l’homosexualité est excessivement taboue dans la société omanaise. Si les touristes ne craignent plus vraiment aujourd’hui les autorités, la discrimination sociale est encore forte.
5 – En Océanie
La Papouasie-Nouvelle-Guinée: Les touristes apprécient les plages et récifs coralliens de ce pays du Pacifique sud. Plusieurs tribus habitent les nombreuses îles qui composent l’État. L’une d’elle, les Sambias, ont des rites initiatiques peu répandus. Ceux-ci consistent à faire avaler du sperme à de jeunes garçons pour les débarrasser de leur féminité lors de fellations répétées. Malgré les traditions de certaines tribus, l’article 210 du Code pénal qualifie l’homosexualité d’acte contre nature et l’article 212 condamne davantage les rapports charnels entre hommes. Les peines peuvent aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement. Mieux vaut éviter ce paradis, d’autant plus que le climat politique actuel est peu propice pour des vacances.
Les îles Salomon: Si vous êtes passionnés d’histoire, vous pourriez être tentés de vous rendre aux îles Salomon qui abritent de nombreux sites de la Seconde guerre mondiale dont la province de Guadalcanal. Méfiance cependant. Les îles Salomon n’ont pas suivi Fidji lorsque le pays a dépénalisé l’homosexualité en 2010. On encoure jusqu’à quatorze ans d’emprisonnement pour sodomie et on considère les actes homosexuels comme une « grave indécence » passibles de cinq ans d’emprisonnement.
Pour en savoir plus: Rapport annuel 2017 de l’Ilga sur l’homophobie d’Etat