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Un hôpital chinois a été condamné pour avoir imposé une « cure » anti-homosexualité à un patient

Le verdict a été rendu. Un hôpital chinois a été condamné par la justice pour avoir imposé à un patient un « traitement » censé « guérir » son homosexualité. Cette victoire a été saluée par des ONG des droits LGBT.

 

Le 26 juin, l’hôpital psychiatrique chinois de Zhumadian, dans la province du Henan (centre), a été condamné par un tribunal de la même ville. Il devra faire des excuses publiques et verser au patient, M. Yu, 5 000 yuans (647 euros) de dommages et intérêts d’après la copie du verdict que l’AFP a consulté.

Le plaignant, M. Yu, aujourd’hui âgé de 37 ans, avait révélé son homosexualité à son épouse et demandé le divorce. Peu de temps après, sa famille l’a interné de force dans cet hôpital psychiatrique en octobre 2015.

Les médecins l’ont alors diagnostiqué de « problèmes d’orientation sexuelle ». Malgré les demandes du patient, l’hôpital avait refusé de le laisser sortir et lui a imposé un traitement médicamenteux forcé censé le « guérir ». M. Yu est alors sanglé pendant presque 20 jours à son lit d’hôpital. On le force à avaler un cocktail de pilules censées « corriger » son orientation sexuelle. Des employés menaçaient de le frapper s’il refusait de les prendre, d’après son témoignage à l’AFP datant de l’été dernier. Ce témoignage a d’ailleurs été confirmé par la justice. Le verdict indique en effet que M. Yu a été « traité contre son gré pendant 19 jours » via des pilules dont des antidépresseurs, et des injections.

L’hôpital s’est défendu devant la cour en prétendant que M. Yu « présentait des tendances à l’anxiété et (était) susceptible d’être dangereux pour lui-même. Ces arguments on été démontés par la justice, qui a estimé que rien ne justifiait de priver M. Yu de sa liberté.

 

Les homosexuels encore énormément discriminés en Chine

Les « thérapies de conversion » sont considérées comme non-scientifiques et inefficaces par les experts. Elles restent cependant encore aujourd’hui proposées dans d’innombrables cliniques, en Chine notamment.

La Chine avait retiré l’homosexualité de la liste des maladies mentales en 2001. Mais les hommes et femmes homosexuelles subissent toujours de la discrimination intense et beaucoup de pressions familiales.

Peng Yanhui, le direction de l’ONG chinoise LGBT Rights Advocacy China, a indiqué à l’AFP que « ce verdict revêt une grande importance pour les homosexuels car aucune loi n’offre de protection ».

En décembre 2014, un tribunal pékinois avait aussi condamné une clinique de Chongqing (sud-ouest) qui pratiquait des traitements censés « soigner » l’homosexualité. L’hôpital avait dû indemniser Yang Teng, un jeune homme traumatisé par les électrochocs qu’on lui avait administré de force sur ses parties génitales. Malgré cette condamnation, des cliniques de Chongqing continuaient toujours à utiliser électrochocs, camisoles, confinement et même castration chimique d’après l’enquête qu’avait conduit l’AFP sur place.

 

A lire aussi : Istanbul : Des dizaines de personnes ont défilé pour la marche des fiertés trans malgré l’interdiction de manifester.

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