Dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 août, l’arbre planté à Epinay-sur-Seine en hommage au cruel assassinat d’Ilan Halimi par le « gang des barbares » a été abattu. Que s’est-il passé en 2006 ?
De l’enlèvement au calvaire
Ilan Halimi, jeune homme de confession juive, a été découvert nu, bâillonné, menotté, avec des traces de torture, de brûlures et agonisant le 13 février 2006 le long des voies ferrées du RER à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l’Essonne. Le jeune Ilan est décédé lors de son transfert à l’hôpital après plusieurs semaines de torture.
Cet terrible acte antisémite commence le soir du vendredi 20 janvier 2006, lorsque Ilan Halimi rejoint Yalda, jeune fille qui lui avait fait des avances dans le magasin de téléphones du boulevard Voltaire à Paris dans lequel travaillait le jeune homme. Ilan et Yalda boivent un verre ensemble avant que le jeune homme la raccompagne chez elle. C’est à ce moment-là qu’Ilan Halimi, en sortant de son véhicule, est roué de coups par un groupe d’individus, le « gang des barbares ». Menotté et enfermé dans le coffre de leur voiture, le jeune Ilan est emmené dans un appartement situé dans une cité à Bagneux puis dans une cave de l’immeuble où il subira un calvaire durant plusieurs semaines.
Le « gang des barbares », composé d’une vingtaine de personnes, a harcelé la famille d’Ilan Halimi durant des semaines par des appels incessants en demandant une rançon allant jusqu’à 500 000 euros. Le jeune Ilan sera laissé pour mort le long d’une voie ferrée. Après l’examen du corps, le médecin légiste a pu conclure que la mort a été provoqué par l’ensemble des violences et tortures subies pendant les trois semaines de séquestration.
Le chef du « gang des barbares » Youssouf Fofana a comparu devant la cour d’assises des mineurs de Paris pour « meurtre avec préméditation commis à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion déterminée », meurtre précédé de « séquestration en bande organisée » et « d’actes de torture et de barbarie« . Il sera condamné à la prison à perpétuité avec 22 ans de sûreté pour le meurtre d’Ilan Halimi. Ses deux complices jugés les plus actifs, Samir Ait Abdelmalek et Jean-christophe Soumbou ont écopés de 15 et 18 ans de réclusion.

L’abattage de l’arbre : symbole d’un regain de l’antisémitisme en France
L’abattage de l’arbre planté en hommage au jeune Ilan Halimi ce vendredi 15 août a suscité de vives émotions. En effet, Emmanuel Macron s’est exprimé sur X : «Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n’en sera rien : la Nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine». Les divers bords politiques se sont d’ailleurs tous montrés choqués par cet acte terrifiant ; Antoine Léaument (député de la France Insoumise) faisant part de sa « colère immense », Eric Ciotti (patron de l’UDR) voyant à travers cet acte « un abominable symbole de l’explosion de l’antisémitisme dans notre pays autant qu’une infâme attaque contre la mémoire du martyr d’Ilan Halimi » rapporte Libération.
En effet, c’est surtout depuis les massacres terroristes du 7 octobre en Israel qu’on observe un regain très inquiétant de l’antisémitisme en France. Par exemple, le Conseil des ministre de février 2025 « Lutte contre l’antisémitisme en France » relève, quelques jours après la journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah qu’1 jeune sur 20 considère que la Shoah est une invention.