Une employée confédérale de la CGT a tenté lundi dernier de se suicider au siège du syndicat à Montreuil (Seine-Saint-Denis). L’employée se disait victime de harcèlement moral sur son lieu de travail.
Selon un certificat médical établi mardi par les urgences du Centre hospitalier intercommunal André-Grégoire à Montreuil, dont l’AFP a obtenu copie, la salariée de 53 ans a été prise en charge après une « tentative de suicide par ingestion médicamenteuse volontaire sur son lieu de travail dans un contexte de souffrance au travail ». Un arrêt de travail de 13 jours lui a été prescrit.
Colette Duynslaeger, administratrice du syndicat, a confirmé à l’AFP les faits qui se sont déroulés lundi, indiquant qu’un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire allait se réunir prochainement sur le sujet. « Nous sommes très choqués et bouleversés à la CGT. C’est une personne très fragile qui était suivie toutes les semaines par la médecine du travail », a ajouté Mme Duynslaeger, tout en précisant que les jours de cette employée « ne sont pas en danger ».
Dans un mail d’adieu envoyé à son mari et à une dizaine de dirigeants de la CGT, dont trois membres du bureau confédéral, l’employée décrit le harcèlement moral que lui feraient subir trois collègues et supérieurs « depuis 2008 ». Elle les accuse de vouloir « l’exclure » au profit d’une « copine » .
« J’en peux plus… Je suis exténuée »
« On souhaite tellement ma mort au 8e », l’étage de la direction notamment occupé par le secrétaire général Philippe Martinez, dénonce-t-elle. Elle qualifie les « dirigeants de la CGT » de « patrons sans pitié ». « J’en peux plus… Je suis exténuée », écrit-elle, dénonçant « un médecin du travail qui joue la sourde-muette », « des élus du personnel qui me laissent tomber » et « des dirigeants qui jouent l’autruche pour ne pas avoir à se positionner ».
« Je suis trop petite en face de la grande machine Confédération qui broie, trop petite et toute seule », ajoute-t-elle. La salariée avait déjà fait deux tentatives de suicide, selon son mari.