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« Chambre de bataille » : reporters de guerre et trauma dans le court métrage de Charlotte Mesnel

Un sujet fort pour un court métrage, Chambre de bataille, réalisée par Charlotte Mesnel et portée par la très talentueuse Lola Donati et Radouan Leflahi.

C’est quoi Chambre de bataille ? Le court métrage met en scène Marcel, un reporter de guerre  revenant d’une mission en Syrie, touché par des chocs post traumatiques. Ce dernier va tenter de  réapprendre à vivre en société en commençant par retrouver sa vie de couple avec Raphaëlle, sa  compagne. Ce court métrage touche alors deux thématiques, les chocs post traumatiques des  journalistes sur le front, et une crise de couple qu’ils engendrent.  

Nous avons choisi de vous faire découvrir ce court métrage au sujet très fort, qui résonne encore beaucoup en ce moment si particulier que nous vivons. Courageux pour une toute jeune réalisatrice que de s’aventurer sur un tel sujet, il convenait de soutenir l’initiative. Nous avons aussi voulu le mettre en avant car on y retrouve une comédienne en qui on croit beaucoup, Lola Donati, dont le jeu très naturel ne cesse de nous toucher.

Comment ce projet est né ? Comment est venue l’idée de se confronter à un tel sujet et pourquoi ? Charlotte Mesnel nous en parle.

« Je m’appelle Charlotte, j’ai 18 ans et je réalise mon premier court métrage dans le cadre de ma première année d’école à l’ESRA. Une limite de temps de cinq minutes nous était imposée.  

J’ai décidé d’écrire sur un sujet délicat et ambitieux pour un court métrage de cinq minutes. Je suis sensibilisée au reportage de guerre car ma mère a exercé cette profession pendant  environ dix ans, elle a commencé à 19 ans et s’est tourné vers la presse papier dix ans plus tard.  J’ai été bercée par des histoires de guerre … paradoxale non ? Mais que ces histoires soient  « terrifiantes », « horribles », ou « violentes », elles étaient avant tout fascinantes. Comme beaucoup, plusieurs questions ont traversées mon esprit, Comment peut-on être fasciné  par le danger et la mort au point de l’immortaliser avec des images ? Comment peut-on aimer ce  que l’on fait au point de mettre sa propre vie en danger ? Comment peut-on être assez courageux  pour voire la guerre et la vivre volontairement ? Et la peur dans tout ça… elle est où ?  Je ne trouvais pas de réponses à mes questions jusqu’au jour où je me suis renseignée. Entre  interviews, reportages, conférences et bouquins, j’ai pu en apprendre un peu.  Un reporter est avant tout journaliste, il est la pour informer. « Ils ne pourront plus dire “on ne  savait pas“ » disait le reporter, récompensé cette année par le prix Bayeux pour son reportage sur  la Syrie, Patrick Chauvel.

Le courage c’est dépasser sa peur, qui est elle même dépassée par l’adrénaline du front. Sans  peur le courage n’existe pas.  

La fascination de l’horreur ou de la mort peut être mauvais ménage pour certains, le film Sympathie pour le diable réalisé par Guillaume de Fontenay adapté du livre de Paul Marchand,  reporter de guerre, traite de la vie de ce journaliste et de son obsession pour la mort. Mais cette  fascination pour la guerre peut aussi être une source d’adrénaline que les reporter ont du mal à  quitter.  

Le reportage est également une grande famille, après les journées difficiles les journalistes  s’octroient des retrouvailles festives qui les lient les uns aux autres, la guerre est presque oubliée,  des rencontres et des amitiés naissent.  

Des histoires à vivre puis à raconter… Un reporter n’a pas la vie simple que monsieur tout le  monde a. C’est beaucoup de concessions, comme par exemple une vie de famille stable, mais en  contre partie des expériences uniques, qui sont il faut le dire, parfois inconcevables.  

Ce court métrage est un hommage à ces personnes courageuses qui se battent pour l’information.« 

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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