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La Chancelière Merkel paye sa politique migratoire dans les urnes

Les élections dans trois Etats-Régions allemands, ce dimanche 13 mars, ont vu le parti d’extrême-droite AfD (Alternative pour l’Allemagne) s’imposer dans les urnes. Il s’agit d’une percée historique. 

Si Angela Merkel avait encore des doutes, ces derniers ont été définitivement dissipés en ce jour d’élection, dimanche 13 mars : les allemands ne suivent plus la Chancelière sur sa politique migratoire.

Les élections qui se sont déroulées dans trois Länder servaient en effet, au-delà des enjeux locaux, de premier indicateur de l’humeur allemande vis-à-vis de la politique gouvernementale, avant la tenue d’élections générales en octobre 2017.

Ces résultats électoraux sont un revers pour la Chancelière, de plus en plus incomprise par une partie des citoyens allemands

Ces résultats électoraux sont un revers pour la Chancelière, de plus en plus incomprise par une partie des citoyens allemands

Ainsi, les résultats obtenus lors de ce scrutin par le parti d’extrême droite, sont sans appel : arrivé en troisième position en Bade Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat (avec respectivement 15,1% et 12,6% des voix), le parti se hisse en deuxième position en Saxe-Anhalt, le quart de la population lui ayant donné sa voix. Ainsi, si le parti ne remporte aucune région, il n’en reste pas moins que les scores qu’il enregistre sont historiques : l’Allemagne semblait jusqu’ici immunisée, de par ses particularité historiques, contre toute percée de l’extrême droite.  En cela, les élections de ce 13 mars marquent la fin de l’exception allemande.

Lire aussi : Migrants : l’Allemagne fait pression sur les pays opposés aux quotas

Frauke Petry, présidente de l'AfD depuis juillet 2015 : c'est elle qui a insufflé le tournant xénophobe du parti

Frauke Petry, présidente de l’AfD depuis juillet 2015 : c’est elle qui a insufflé le tournant xénophobe du parti

Le jeune parti Alternative pour l’Allemagne, conduit par Frauke Petry depuis le mois de juillet 2015, a axé toute sa campagne contre la politique migratoire de Angela Merkel. Un des vice-présidents de ce parti eurosceptique, populiste et xénophobe, Alexander Gaularel, confiait ainsi à la presse que l’arrivée massive des migrants en Allemagne avait été un « cadeau » pour l’Afd.

C’est donc bien un rejet massif de la politique d’accueil que la Chancelière mène depuis août 2015 qui constitue l’impulsion de ces résultats électoraux. L’opinion publique allemande a en effet eu l’occasion d’évoluer largement depuis le début de cette année : 8 allemands sur 10 considèrent aujourd’hui qu’Angela Merkel gère mal l’accueil des ces hommes et ces femmes qui fuient les conflits en Irak et en Syrie.

Lire aussi : Migrants : l’Allemagne durcit le ton

C'est Angela Merkel qui pendant des mois a pris à bras le corps le problème migratoire

C’est Angela Merkel qui pendant des mois a pris à bras le corps le problème migratoire

Cette dernière incarnait jusqu’ici une forme de figure morale au sein d’une Europe qui tergiverse sur les décisions à prendre pour endiguer une crise migratoire sans précédent. Isolée sur le continent européen – les pays de l’Est ferment leur frontière, et Manuel Valls lui-même fustige la politique allemande à ce sujet, – elle est désormais sanctionnée par ses électeurs. Le « wie shaffen das » (nous pouvons le faire ») des débuts, qui résonnait avec force à Berlin et ailleurs semble ainsi devoir se solder par un échec politique retentissant.

Cependant, malgré la défaire, Angela Merkel s’est empressée d’annoncer qu’elle maintiendrait, malgré ce revers électoral, le cap de sa politique d’accueil des migrants.

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