Le groupe intégriste Civitas pense que ce film, programmé ce soir, ne correspond pas à la mission de la chaîne culturelle.
Pour les médiatiques intégristes de Civitas, qui se mobilisent depuis une semaine, c’est une «propagande pour l’idéologie du genre». «Ce film ne répond pas à la mission d’Arte qui est de « concevoir, réaliser et diffuser des émissions de télévision ayant un caractère culturel »», Ils appellent donc à «protester poliment mais fermement ! Par téléphone, par fax ou par mail» afin de faire sauter le standard de la chaîne.
Ils en profitent également pour signaler leur opposition à ce que Tomboy soit diffusé dans les écoles primaires dans le cadre du programme «Ecole et Cinéma». L’œuvre est en effet étudiée par les élèves par la deuxième année consécutive, parmi d’autres… Le principe de ces cours existent depuis des années est d’initier les enfants à la culture cinématographique par la découverte de productions d’auteurs anciennes et récentes.
Tomboy, à sa sortie, pourtant salué par la critique rencontre un succès mitigé. Le film raconte l’histoire de Laure, pré-adolescente qui va entrer en CM2. Il s’agit juste d’un film sur l’enfance et une fille garçon manqué, un Tomboy, comme on dit en anglais. Il n’avait jamais suscité de polémique dans les premiers mois. 79% des enseignants parisiens l’ayant visionné le jugent également «très intéressant», un très bon score.
Le contexte a bien changé. Si les critiques autour de Tomboy ont donc logiquement explosé ces derniers jours avant la diffusion sur Arte, le mouvement a en réalité commencé plusieurs mois auparavant. Une pétition sur le site Citizen Go, «Non à la diffusion du film Tomboy dans les écoles !», a recueilli plus de 32 500 signatures depuis son lancement le 28 novembre dernier. Les premières protestations seraient parties d’une mère mécontente des Deux-Sèvres. «Il est tout à fait dangereux de laisser penser à des enfants de 9 ans que l’on peut changer de sexe, qui plus est sans dommage», aurait-elle écrit pour se plaindre, selon le Courrier de l’Ouest.
Pour le moment, le film passera bien sûr sur Arte et il n’est pas prévu qu’il soit retiré du programme «Ecole et Cinéma».
Alexandre Legrix