Dix huit ans après sa première au Palais des Congrès, le spectacle culte Notre Dame de Paris revient sur scène avec une nouvelle distribution qui n’a rien à envier à la précédente.
« Belle c’est un mot qu’on dirait inventé pour elle« . Ces mots extraits du tube mythique « Belle » de Notre Dame de Paris semble convenir également parfaitement à cette nouvelle version de la comédie musicale. Le spectacle musical qui a révélé au grand public Hélène Segarra, Julie Zenatti, Garou ou Patrick Fiori, s’offre une seconde jeunesse avec une nouvelle distribution dont l’excellente et bouleversante Hiba Tawaji (découverte dans The Voice) en Esméralda.
Passées les premières minutes où l’on doit s’habituer à ces nouvelles voix, ou plutôt se dire que ces voix proches des anciennes ne sont pas les artistes que l’on a connus (Quasimodo ou Fleur de Lys ont des voix très proches des originaux), on se laisse pleinement embarquer. Mieux, on se surprend à redécouvrir ces sublimes chansons que l’on avait il faut bien le reconnaître peut-être top entendu à une certaine époque. A mesure que se succèdent les titres du spectacle, on se rend compte que ce sont autant de chansons gravées dans notre mémoire et que Notre Dame de Paris a beaucoup compté à différents niveaux pour chacun de nous.
Mais le talent de ce spectacle, c’est une fois de plus sa distribution impeccable. Certes ce sera difficile pour ces artistes de percer tant les premiers interprètes ont marqué les esprits, mais cette nouvelle génération ne se contente pas de chanter, ils interprètent, ils incarnent ces personnages. Sans doute même plus que leurs aînés. Ils le font avec une authenticité et une sincérité qui donne le frisson à chaque note. La grande révélation de ce spectacle s’appelle Hiba Tawaji, magnétique, jouant une Esmeralda puissante, combative. Une Esmeralda qui se rapproche de la première. Pas Hélène Ségara, mais Noa, un temps pressentie pour l’incarner et au timbre de voix tout aussi oriental et envoûtant.
N’oublions pas non plus l’incroyable puissance vocale de Daniel Lavoie (Frollo), seul rescapé de la première époque.
Sans doute avait-on oublié la puissance de cette histoire, la puissance de ce spectacle et la puissance des thèmes abordés. Mais en évoquant les réfugiés rejetés qui ne demandent qu’à être recueillis, la question de l’aveuglement religieux, de la place de la démocratie, de la foi, de la place des femmes, Notre Dame de Paris résonne encore davantage en 2016 et c’est sans doute de là que provient l’émotion qui nous submerge à chaque note.
Notre Dame de Paris était un grand spectacle. La nouvelle génération ne fait pas que lui redonner vie, elle lui donne une majesté et une puissance inédite.