Le 8 janvier dernier, France 2 diffusait son documentaire Coca-Cola et la formule secrète, en s’attaquant à la face cachée de la célèbre boisson. Les rumeurs d’une suppression du budget publicitaire de Coca planent depuis sur la chaîne, et rappellent son éternel pouvoir d’influence.
COCA CONTRE-ATTAQUE ?
Quand on s’attaque au géant du soda américain, il sait se faire entendre. C’est en tout cas ce qu’affirme le Canard Enchaîné de mercredi dernier. Selon l’hebdomadaire, « l’annonceur Coca-Cola, a écrit à Rémy Pflimlin pour se plaindre et ajouter qu’il sucre sa pub en 2013 sur les chaîne du groupe public« . France Télévisions aurait donc du souci à se faire, puisque le documentaire d’Olivia Mokiejewski le priverait de quelque 2 millions d’euros.
Bien qu’elles ne soient pas confirmées par le PDG du groupe, les rumeurs – sous condition qu’elles soient vraies -, ne seraient qu’une manifestation supplémentaire du pouvoir d’influence de Coca-Cola. Si la marque américaine occupe une place relativement importante dans le financement des publicités sur le petit écran, il ne faut pas oublier qu’elle a un impact tout aussi considérable dans notre société.
UNE « COCA-COLONISATION » DES CULTURES
Dans le documentaire Coca-Cola et la formule secrète, la journaliste ne s’attèle pas seulement aux composants de la boisson gazeuse. Elle découvre aussi une véritable culture née de la domination de la firme internationale, des métropoles états-uniennes aux hauteurs du Mexique. L’omniprésence de la firme dans les endroits les moins civilisés surprend, l’obésité due à la surconsommation de soda en ville, moins. Mais le téléspectateur reste surtout estomaqué en constatant l’intégration de bouteilles de Coca dans certains rituels indiens, sous forme d’offrandes et de breuvages.
La « coca-colonisation », c’est le nom donné par les experts lorsqu’ils évoquent l’influence du leader américain. Et ses produits dérivés participent à cette conquête des cultures à travers le monde depuis toujours. Dans les pays occidentaux, Coca-Cola démocratise l’effigie du Père Noël en rouge et blanc, aux couleurs de la boisson ; c’est en 1931 que l’illustrateur Haddon Sundblom le dessine pour la première fois. Il s’accaparera bien évidemment les foudres de quelques mouvements catholiques, qui depuis bien longtemps, ont abandonné la bataille. Encore une preuve que l' »American Way of Life » n’a pas de limite, et bouleverse les mœurs et les cultures à échelle internationale.
Maxime Gasnier