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Comment est né le dessin animé Les mystérieuses cités d’or ?

Les mystérieuses cités d'or

Voilà un dessin animé culte, Les mystérieuses cités d’or, qui a traversé les générations et qui a fêté l’an dernier ses 40 ans. Revenons sur la genèse de cet animé.

Avant la série, un livre

Avant même que Les mystérieuses cités d’or ne soit une série à succès, voire même le début d’un projet, il y a un livre sorti en 1966, The King’s Fifth signé Scott O’Donnell. Un livre d’aventures pour les enfants où le romancier nous présente ce qui fera plus tard le sel de la série : les cités d’or, et des personnages qui deviendront emblématiques comme Esteban, Zia ou encore Mendoza. Si les noms sont bien là, les personnages sont en revanche bien différents de ce qu’ils seront dans la série. Esteban y est par exemple un cartographe de 17 ans qui fait office de narrateur de l’histoire. Ce livre servira de base pour créer l’univers de la série mais s’en éloignera assez vite pour bâtir un récit bien différent et partant dans une tout autre direction.

Les années 70 voient une montée en puissance de l’animation japonaise et la création de nombreux studios qui vont s’illustrer par la suite. Pour diffuser ces séries, le Japon n’est pas en reste comptant pas moins de 6 chaînes (dont 5 privées) tandis que chez nous, ORTF ou pas, nous n’en comptons que 3 et toutes publiques. On trouve dans ces studios qui émergent des talents en devenir qui vont devenir des incontournables par la suite. C’est dans ces années là que vont nLes aître des programmes incontournables tels que Goldorak, Candy ou La bataille des planètes pour ne citer qu’eux.

Les années 70 voient aussi l’émergence pour la télévision des grandes adaptations de romans occidentaux initiés par FujiTV avec Heidi, Tom Sawyer, Princesse Sarah ou Dans les Alpes avec Annette, des succès qui vont pousser les autres studios à reproduire ce succès. Pour se démarquer de FujiTV, la chaîne NHK (le service public japonais), absent jusque là de la course à l’animé, décide de se lancer en se focalisant sur les jeunes garçons comme héros de l’histoire. C’est ainsi qu’est lancé en 1978, Conan le fils du futur, réalisé par Miyasaki. Comme c’est désormais le cas, NHK doit par la suite remplir ses grilles de programmes. Après Conan, c’est le Capitaine Flam qui prendra la suite.

La chaîne est approchée par le fondateur de la société MK, Mitsuru Kaneko, qui leur propose un projet innovant : une série qui serait un mélange d’animation et de documentaire. Comme le rapporte le livre Les secrets d’une saga mythique, Kaneko explique : “J’ai proposé ce projet comme une nouvelle forme de divertissement pour les jeunes. Marco Polo était le projet parfait pour les personnes de l’unité jeunesse de NHK pour faire des documentaires. Ils ont sauté sur l’idée et m’ont laissé en charge de la partie animation.” L’unité jeunesse prendra en charge la partie documentaire. Avec ce mélange habile où l’on découvre les lieux visités par Marco Polo dans un documentaire, on découvre la charpente de ce qui constituera plus tard l’ADN des Cités d’or

Le producteur Yasuhiko Tan, interlocuteur de Kaneko au sein de l’unité jeunesse, est toujours à l’écoute de ses projets. Ce dernier va alors leur proposer d’adapter en dessin animé le roman de Cécile Aubry, Belle et Sébastien. C’est avec cette série et l’arrivée dans la course du studio Pierrot qu’une partie de l’équipe en charge des Cités d’or se met en place.

En route vers Les mystérieuses cités d’or

Kaneko va tomber dans une librairie sur “The King’s Fifth”. Une fois qu’il l’a lu, Kaneko propose à NHK d’en faire une adaptation. Non seulement l’histoire a un jeune garçon comme héros, ça colle parfaitement, mais l’intrigue se passe en Amérique du Sud où NHK est justement en train de tourner un documentaire pour la série Marco Polo. Kaneko propose à NHK que cette nouvelle série épouse le même modèle que Marco Polo : fiction et doc. Le projet va rester un long moment sur les étagères de NHK avant qu’ils ne reviennent vers Kaneko. Le projet intéresse mais il faut que O’Donnell donne son accord pour changer l’histoire tout en gardant le titre, car l’histoire de base n’a rien à voir avec le Japon. O’Donnell accepte et donne son accord. NHK accepte donc de développer le projet que Kaneko va bientôt baptisé Les mystérieuses cités d’or

Dans les premières ébauches du projet, et afin de rassurer les partenaires financiers de NHK, l’histoire de la série se penche sur des personnages liés à la culture et à l’histoire japonaise. NHK veut une série à portée internationale mettant en scène comme dans le livre de O’Donnell des contrées et des peuples inconnus comme les Incas, le Mayas et les Aztèques. On décide de placer le point de départ en Espagne car c’est un pays historiquement lié à ces histoires de conquêtes du nouveau monde. Après plusieurs hésitations, le choix de Kaneko se porte sur Pampelune, avant de s’arrêter définitivement plus tard sur Barcelone.

NHK souhaite apporter une dimension internationale à sa série et veut s’associer avec un pays étranger pour la co-produire, à l’image de son association avec l’Allemagne pour Nils Holgerson. Cette fois, il est décidé de s’associer avec un partenaire français. Si les dessins animés sont nombreux au Japon, en France c’est un art qui frôle l’artisanat. La raison est simple. Il y a peu de créneaux pour en diffuser car il y a peu de chaînes. Mais la donne va changer avec l’éclatement de l’ORTF en 1974. Dès 1975, il faut produire du contenu. Les sociétés de production vont commencer à naître en France mais les coups restent très chers pour une société pour produire seule des dessins animés. Il leur faut donc se tourner vers la co-production avec des pays étrangers mais aussi avec les chaînes et les fabricants de jouets. C’est le succès en France de Goldorak qui va pousser l’une de ses sociétés, la DIC de Jean Chalopin, à se tourner vers le Japon pour coproduire ses contenus. Sa première série sera Ulysse 31 et elle permettra d’asseoir au Japon la réputation de la DIC. C’est lors d’un marché des programmes à Cannes, le MIP que la rencontre va se faire entre la DIC qui veut travailler avec NHK et cette dernière qui cherche un partenaire pour travailler sur son nouveau projet, Les mystérieuses cités d’or. Ne reste plus pour Chalopin qu’à trouver un partenaire financier en Europe. Il espère la France, ce sera finalement auprès de la chaîne belge RTL qu’il le trouvera. Tout est désormais en route pour que le résultat soit à la hauteur des ambitions. 

A écouter aussi : The Générique TV Show : Jean Chalopin (créateur d’Ulysse 31, Les cités d’or, Inspecteur Gadget) | La loi des séries #452

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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