Vendredi 26 avril, les agences de notation Fitch et Moody’s ont dévoilé la note financière qu’ils ont attribué à la France. C’est dans un contexte de dégradation des finances publiques du pays qu’interviennent ces notes, qui étaient très attendues par le gouvernement.
Le verdict est tombé, ce vendredi 26 avril, Fitch et Moody’s, deux agences de notation ont présenté la note financière pour la France. Cet avis sur la dette française était particulièrement attendu, surtout depuis les mauvaise nouvelles concernant les finances publiques depuis le mois de février. Mais malgré, cette récente dégradation, les notes des deux agences reste inchangées par rapport à l’année précédente.
L’agence Moody’s a maintenu la note souveraine de la France au niveau « Aa2 » avec perspective stable, jugeant le risque de défaut très faible. Quant à l’agence de notation Fitch, elle avait, l’année dernière, baissé la note souveraine de la France. Vendredi, elle a annoncé garder cette note de « AA- » avec perspective stable.
C’est quoi une agence de notation ?
On distingue des dizaines d’agences de notation, mais trois d’entre elles sortent du lot : Moody’s, Fitch et Standard & Poor’s. Ces trois agences contrôlent à elle seules plus de 90 % du marché mondial de la notation : 80 % pour le duo Standard-Moody’s et 14 % pour Fitch. Les agences de notation sont des entreprises privées.
Elles évaluent la solidité financière d’un État, mais aussi d’un département, d’une commune ou d’entreprises privées comme des banques ou des sociétés industrielles. Leur objectif principal est de s’assurer que les dettes peuvent être remboursées.
À chaque pays, sa note
Les agences de notation sont en charge de donner des notes. La meilleure est le triple A, qui est décernée aux meilleurs. Nous avons ensuite la note AA qui correspond à une santé financière de qualité moyenne supérieure. La note B correspond à la qualité moyenne inférieure. La pire note, synonyme de défaut de paiement pour un État, est la lettre D. Le pays n’est alors plus en capacité de rembourser ses dettes. À cela s’ajoute également des « + » ou des « – » ou encore « 1 » ou « 2 ».
Pour ce qui est de la France, elle était récompensée pour son bon comportement jusqu’en 2012, depuis, les notes chutent. Moody’s lui a attribué la note de Aa2, soit le 3ème cran le plus élevé. Quant à Fitch, l’agence place le pays tricolore au 4ème rang en lui attribuant la note AA-. Les deux agences ont attribué la mention « stable ». Une mention indiquant une probabilité faible que la note soit réévalué à la baisse ou à la hausse lors de la révision suivante.
Comment se détermine la note ?
Les grands indicateurs économiques et financiers sont scrutés. La croissance, le déficit budgétaire, la dette, les dépenses ou encore recettes fiscales rentrent dans la notation. La note, une fois publiée, va permettre aux grands investisseurs de savoir où placer leur argent stratégiquement dans le pays de leur choix pour investir dans la dette de leur choix.
À ce stade, une mauvaise évaluation peut nuire à un pays. En cas de déception, les investisseurs risquent de se désintéresser de lui. En conséquence, l’État pourrait être contraint d’augmenter ses taux d’intérêt pour les reconquérir, ce qui aurait pour effet de pénaliser davantage son économie en raison des taux plus élevés.
Les agences de notation sont-elles rémunérées ?
La réponse est oui, les agence de notation sont rémunérées. Cependant, elles ne facturent pas toujours les États qu’elles évaluent. Depuis les années 1970, elles ne sont plus payées par les investisseurs utilisant leurs notations dans leur stratégie d’investissement, mais par les émetteurs des produits soumis à notation. Cette situation comporte un risque de conflit d’intérêts, où les agences pourraient être tentées de fournir des notations favorables.
Malgré cela, ces entreprises prospèrent. Leur activité continue de croître, notamment grâce au développement de la titrisation, ce qui leur offre des marchés considérables. Leur rentabilité reste également élevée, dépassant les 20 %.
La troisième agence de notation, Standard & Poor’s, considérée comme la plus influente de toutes, donnera son verdict le 31 mai prochain.