Une page se tourne pour le pays d’outre-Rhin. Après seize années au pouvoir, Angela Merkel cède enfin sa place de chancelière. Pour comprendre, on vous explique comment fonctionne les élections fédérales en Allemagne.
Depuis dimanche, les Allemands sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote pour élire les nouveaux députés qui prendront place dans la chambre basse du Parlement. Un système électoral beaucoup plus complexe et complétement différent de celui que peuvent connaître les Français.
Deux voix pour un seul citoyen aux élections législatives
En Allemagne, le citoyen lambda vote, non pas pour le chancelier directement, mais pour l’un des 299 députés et pour les partis qui occuperont les 598 places du Bundestag. Le Bundestag est l’équivalent de l’Assemblée nationale en France. Ce dernier est renouvelé tous les quatre ans.
Pour ce faire, lorsqu’un Allemand va voter, il élit dans un premier temps le représentant de sa circonscription (zone regroupant plusieurs régions) par le biais d’un scrutin majoritaire direct. Si un candidat récolte la majorité des voix dès le premier tour, il est directement élu au Parlement.
Ensuite, la deuxième étape consiste à choisir un parti qui sera élu par le biais d’un scrutin dit proportionnel. Cela sert à déterminer un équilibre des forces politiques. Pour exemple, si un parti obtient 35 % des deuxièmes voix , il occupera 35 % des 598 sièges du Bundestag. Généralement, ce « deuxième vote » est considéré comme plus important que le premier, étant donné qu’il joue un rôle à l’échelle nationale.
Tous les partis ne peuvent pas rentrer au Parlement
Un parti ne peut pas siéger au Bundestag s’il n’obtient pas au minimum 5 % des voix. Néanmoins, un député élu au premier tour peut quand même y prendre place, même si son parti n’a pas atteint les 5 %. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il a déjà été élu en tant que candidat de sa circonscription.
Mais parfois, la situation s’avère plus compliqué que prévue. Il arrive que certains partis obtiennent plus de députés que ce à quoi ils ont le droit, comme aux élections de 2017. Ce qui provoque par la suite un excédent de députés qui pourrait fausser l’équilibre des forces politiques. Pour contrer cela, les autres partis brimés se voient généralement attribuer des mandats supplémentaires. C’est l’une des raisons qui explique pourquoi il peut y avoir plus de députés que de places au Bundestag.
Que font les députés une fois élus ?
Le chancelier ou la chancelière est élu par les députés en question. Habituellement, ce dernier est souvent le candidat du parti majoritaire au sein de la coalition. Une fois choisi par les députés du Parlement, il est officiellement nommé chancelier par le président fédéral.
La guerre est déclarée entre le SPD et le CDU
Cette année, le chef du parti social-démocrate (SPD) Olaf Scholz semble être l’un des grands favoris pour succéder au trône d’Angela Merkel. Cependant, rien n’est encore joué. D’après les récents résultats, il est suivi de près par Amin Laschet, le chef du parti de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), lui-même soutenu par la chancelière encore en fonction. Une grande surprise étant donné que tout le monde s’attendait à un duel entre conservateurs et écologistes, à la vue des sondages de ces derniers mois.
Pour connaître le fin mot de l’histoire, il se pourrait qu’on attende jusqu’à Noël. Le temps que les négociations entre les différents partis se concrétisent.