Le ministre de la Défense de la Corée du Nord, Hyon Yong-Chol a été exécuté il y a quelques semaines, sous les ordres du dirigeant du pays Kim Jong-Un. Le ministre aurait simplement fait l’erreur de…s’assoupir au cours de célébrations militaires.
Si quiconque avait encore des doutes quant à l’implacabilité de Kim Jong-Un, voici certainement de quoi le convaincre à jamais. Alors que le ministre de la Défense a piqué un petit somme lors d’une réunion militaire il y a près d’un mois, Kim Jong-Un aurait décidé de le remercier en l’exécutant sous le feu d’un canon antiaérien (ou lance roquettes) sur un champ de tir. Plusieurs centaines de personnalités auraient été présentes lors de la mise à mort, qui aurait fait office de sanction exemplaire aux alentours du 30 avril, dans une académie militaire du nord de Pyongyang.
Le signe d’un régime instable
Cette version aurait été colportée mercredi par des agents des services de renseignement sud-coréens (NIS) qui en ont informé des parlementaires à Séoul. Cette exécution se motiverait pour Kim Jong-Un par une présupposée « déloyauté et manque de respect » de son ministre, qui était par ailleurs vice-maréchal. Le NIS a également affirmé à l’Agence de presse coréenne Yonhap french.yonhapnews.co.kr/ détenir des rapports révélant des actes de trahison commis par Hyon Yong-Chol.
Suite à la récente annulation du voyage de Kim Jong-Un en Russie, officiellement pour « problèmes internes », certains en viennent à se demander si la Corée du Nord ne serait pas en proie à des dissensions politiques plus importantes au sein même du gouvernement.
Des exécutions à répétition en Corée du Nord
Le vice-maréchal Hyon (65 ans) occupait ses fonctions depuis juin 2014 après avoir été chef d’état-major de 2012 à 2013. Il avait été nommé à la tête du ministère des Forces armées du peuple il y a moins d’un an et a été aperçu pour la dernière fois en public les 27 et 28 avril, alors qu’il assistait à des concerts.
Pour Yang Moo-Jin, professeur à l’Université des études nord-coréennes de Séoul, cette exécution est tout à fait surprenante. « Hyon était perçu comme l’un des trois responsables militaires les plus proches de Kim Jong-Un », a-t-il déclaré à l’AFP.
Le dirigeant de la Corée du Nord n’en est toutefois pas à son coup d’essai. En 2013 déjà, il avait avait fait exécuter son oncle et ancien mentor, Jang Song-Thaek, accusé entre autres de corruption et de trahison. Depuis quelques jours, il aurait même fait emprisonner sa tante. Apparemment, être proche d’un chef d’État peut s’avérer plus dangereux que salvateur.