Le deuxième centre d’enfouissement des déchets de Corse est actuellement bloqué par des élus de Prunelli. Face à cette perte de capacité, l’île de beauté doit faire face à une montagne de déchets qui grignotte petit à petit les trottoirs.
Le 20 août signait le début du blocage du centre d’enfouissement de la région corse de Prunelli. C’est l’un des deux seuls centres d’enfouissement de Corse. Alors, avec l’absence de la moitié de capacité dont l’île de beauté dispose pour traiter ses déchets, les poubelles se multiplient sur les trottoirs. Ce sont plusieurs conteneurs qui occupent peu à peu les places piétonnes des ruelles corses. Il semble que c’est une nouvelle crise des poubelles qui s’annonce.
Interrogés par Le Figaro, plusieurs élus politiques se sont exprimés pour pointer le problème grandissant sur l’île. Un communiqué, publié par treize maires de communes avance que « le volume annuel des déchets doit rester limité à celui prévu depuos l’origine du site ». Ici, pour le centre d’enfouissement de Prunelli, il est question de quarante-trois mille tonnes de déchets. Cette réponse fait écho aux sollicitations du Syvadec, de l’Etat et de la Collectivité de Corse d’agrandir les capacités de stockage de déchets en Corse. « Notre territoire a été sollicité depuis trois ans. Le site d’enfouissement ne sera donc plus accessible qu’aux seuls déchets du territoire » ajoute le communiqué. Ainsi, suite à la fermeture du centre de Prunelli, seul le centre de Viggianello reste en fonction mais va bientôt atteindre sa capacité maximale. Les ordures devront s’étaler dans les rues.
Pour Jean-Claude Franceschi, président de l’intercommunalité, la situation est hors de contrôle : « Depuis la semaine dernière, les poubelles sont dans la rue. Nous sommes abandonnés et nous nous débrouillons tout seuls alors que nous avons de l’activité économique ». D’autres communautés de Corse sont également touchées, mais pour certaines d’entre elles, la situation n’a pas encore dépassé leurs compétences. Le président de la communauté d’agglomération de Bastia, François Tatti déclare avec une pointe d’inquiétude : « la semaine prochaine nous allons avoir des difficultés ». Une situation de crise des ordures qu’il est, en effet, possible de régler si elle ne s’étend pas dans le temps. Mais en Corse, les poubelles ne sont pas prêtes de retrouver le chemin des centres d’enfouissement.
Le problème n’est pas inédit en Corse. Voilà plusieurs années que la question des déchets divise et nécessite une prise en charge rapide… ce qui n’est souvent pas le cas. Pour la collectivité de Corse, à majorité nationaliste, la problématique des ordures est complexe : « nous avons fait avec l’Etat et le Syvadec des propositions aux élus qui bloquent le centre de Prunelli. Mais elles ont été refusées » déclare la voix de François Sargentini, président de l’office de l’environnement de Corse.
À l’heure actuelle, les politiques envisagent la mise en place de centres de surtri proches des deux grandes villes de l’île, Bastia et Ajaccio. Mais il faudra vraisemblablement attendre trois ans pour assister à l’apparition concrète du projet. Vendredi 31 août, l’Etat, le Syvadec et la collectivité de Corse rencontreront les élus de Prunelli à l’origine du blocage du centre d’enfouissement en espérant arriver à un compromis qui saurait satisfaire tout le monde.