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Coup de projo sur… Bong Joon-ho le réalisateur prodige d’Okja

Alors que Okja est disponible sur Netflix et que Memories of Murder est ressorti le 5 juillet coup de projo sur 3 films du réalisateur prodige Bong Joon-Ho.

Alors que Okja est disponible sur Netflix et que Memories of Murder est ressorti le 5 juillet dans une magnifique version restaurée, c’est l’occasion de vous offrir un coup de projecteur sur 3 films du réalisateur prodige Bong Joon-Ho. Parce qu’en 6 films il est devenu l’un des réalisateurs phares du cinéma coréen, parce que Memories of Murder a révolutionné le genre, parce que The Host a imposé le réalisateur et parce que Snowpiercer est une radiographie de l’humanité, bref parce que Bong Joon-Ho est un grand réalisateur contemporain.

Memories of Murder  (2003)

Réalisé par Bong Joon-ho

Avec Song Kang-ho, Kim Sang-kyeong, Byeon Hee-bong

Mais c’est quoi déjà… Memories of Murder ? En 1986, dans la province de Gyunggi, le corps d’une jeune femme violée puis assassinée est retrouvé dans la campagne. Deux mois plus tard, d’autres crimes similaires ont lieu. Dans un pays qui n’a jamais connu de telles atrocités, la rumeur d’actes commis par un serial killer grandit de jour en jour. Une unité spéciale de la police est ainsi créée dans la région afin de trouver rapidement le coupable. Elle est placée sous les ordres d’un policier local et d’un détective spécialement envoyé de Séoul à sa demande. Devant l’absence de preuves concrètes, les deux hommes sombrent peu à peu dans le doute…

Memories of Murder de Bong Joon-Ho est un vrai chef d’œuvre, que ce soit dans l’écriture, la mise en scène ou l’interprétation. Une œuvre qui allie habilement humour et tension, sous le regard brillamment cynique du réalisateur qui nous présente ici une facette moins urbaine de la Corée que l’on nous montre habituellement. Sorti en 2003 le film révolutionna le polar coréen et reste encore aujourd’hui une référence en la matière. Inspiré d’une histoire vraie, le récit de Bong Joon-Ho joue avec les codes du genre, décrit l’absurdité d’un système archaïque qui aligne les ratés et jongle entre burlesque et réalisme, un thriller drolatique et surprenant, tragique et glaçant, un polar grotesque et effrayant, bref beaucoup d’adjectifs pour un seul film, mais quel film !

The Host (2006)

Réalisé par Bong Joon-ho

Avec Song Kang-ho, Byeon Hee-bong, Park Hae-il, Bae Donna

Mais c’est quoi déjà… The Host ? A Séoul, Park Hee-bong tient un petit snack au bord de la rivière Han où il vit avec les siens. Tous idolâtrent la petite Hyun-seo, la fille unique de Gang-du. Un jour, un monstre géant et inconnu jusqu’à présent, surgit des profondeurs de la rivière. Quand la créature atteint les berges, elle se met à piétiner et attaquer la foule sauvagement, détruisant tout sur son passage. Le snack démoli, Gang-du tente de s’enfuir avec sa fille, mais il la perd dans la foule paniquée. Quand il l’aperçoit enfin, Hyun-seo est en train de se faire enlever par le monstre qui disparaît, en emportant la fillette au fond de la rivière. La famille Park décide alors de partir en croisade contre le monstre, pour retrouver Hyun-seo…

Après avoir révolutionné le polar, Bong Joon-ho s’attaque avec brio au film de monstre, mixant épouvante, comédie, drame et science-fiction, mélangeant les genres et assaisonnant le tout d’un message politique et écologique, ainsi qu’un éloge à la famille et à la différence. C’est toute la force du réalisateur que de nous offrir sous couvert d’un genre, un regard lucide sur la société coréenne. Et si le film est aussi jubilatoire c’est également dû à la mise en scène époustouflante du réalisateur, ainsi qu’à son inventivité, car il nous offre ici un spectacle audacieux et surprenant, tout en subtilité, un film de monstres délirant et démentiel, qui impose encore un peu plus le cinéaste comme l’une des valeurs sûres du cinéma coréen.

Snowpiercer (2013)

Réalisé par Bong Joon-ho

Avec Chris Evans, Song Kang-ho, Ed Harris, John Hurt, Tilda Swinton

Mais c’est quoi déjà Snowpiercer ? 2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…

 Avec Snowpiercer, Bong Joon-ho a su brillamment retranscrire la bande dessinée des français Jacques Lob et Jean-Marc Rochette. Il réalise son film le plus dense, une œuvre puissante, surprenante, presque désespérante sur l’être humain, un film d’une efficacité redoutable malgré de très légères baisses de rythme. Personnages passionnants, mise en scène brillante, succession de scènes fortes, décalées ou émouvantes, casting parfait, Snowpiercer marquera sans aucun doute l’histoire de la science-fiction (rendez-vous dans 20 ans). Mais le talent de Bong Joon-ho c’est aussi d’avoir su garder son âme dans cette production américaine, sud-coréenne et française tournée à Prague. D’avoir marqué le film de son style, de son humour et de sa folie, sans se renier. Il y a dans ce parcours à travers le train, de la misère à la richesse, de la souffrance à la décadence, de la révolte à la folie, du moyen-âge à notre futur, comme une radiographie de l’humanité. Et le choix qu’ils devront faire entre un système injuste pour certains et le risque de sombrer dans l’anarchie la plus totale, peut se voir comme un triste écho de notre société moderne si précaire et si fragile. Un grand film, tout simplement.

A lire aussi : On a vu pour vous… Okja le film original Netflix de Bong Joon-ho

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